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Coupes Moto-Légende 2008
Par PhiZo
Comme tous les ans, un noyau d'Amicalistes s'est retrouvé, sous la bannière Présidentielle, aux fabuleuses Coupes Moto-Légende. Comme chacun sait, elles tiennent maintenant leurs assises au circuit de Presnois (Côte d'Or)...
PREMIERE PARTIE - LES COUPES

24 et 25 mai 2008
Il est passé le temps des errements routiers et des incertitudes organisationnelles. Maintenant que ce week-end prairial est devenu rituel, c'est à chaque fois une méthode bien huilée qui prend vie : on se téléphone, on décide du jour, on se retrouve et on taille la route !
C'est donc le vendredi matin, à 8 heures pétantes qu'est donné l'heure et le point de ralliement : devant chez "La Mère Depalle", célèbre établissement gastronomique régional (où, en ce qui me concerne, je n'ai encore jamais consommé autre chose que des cafés, des toilettes, et des coups de téléphone...).
Comme la vie Uralistique est pleine d'incertitudes et qu'il faut prévoir de possibles aléas mécaniques... j'y serais sans problème avec une demi-heure d'avance... Connaissant mes collègues, l'attente va être longue...
Le croiriez-vous ? A peine un quart d'heure plus tard, un bruit de V1 fait trembler le réseau routier... Comme il n'y a point de belligérance dans la région, et que du V1 on dit qu'il faisait un bruit de motocyclette mal réglée, je suppose que c'est Vincent le Terrible qui arrive sur sa sombre monture Ukrainienne.
Bingo ! (Pas facile à deviner quand-même, vu qu'il a bien 1/4 d'heure d'avance . Vincent, tu vas trop vite !!!
Le Dnepr, briqué comme la toiture dorée du Kremlin, rutile de toute sa noirceur. Seule une sombre trainée grasse sur le coté de la boîte rappelle qu'on est bien peu de chose ma pauv'dame.
Curieusement, des filets huileux s'échappent aussi...de la jante... Quand je vous dit que le secret du Dnepr c'est l'huile, et qu'il en faut partout !
Et puis, presque à l'heure initialement prévue, un double ronronnement mélodieux interrompt nos constatations pour annoncer l'arrivée des deux Zolmaniaques Ambertois : Mitch d'enfer et Onc'Couerch.
Ca va chier ! (j'dis ça pour le style, ils sont propres comme tout !)
Mitch est venu avec sa fabuleuse Ural abatardie mâtinée de BMW.
Onc'Couerch - pour cause de Jawa défaillante- chevauche la Honda proto d'usine que le monde entier nous envie : un mélange savant et disparate de K5, SL, S3, emmené par une puissante motorisation de CG.
Afin de permettre une meilleure maniabilité en ville, le réservoir a été soigneusement laminé des deux cotés, tandis que pour un contrôle amélioré en terrain ardu, le guidon fait bien 90 cm. de large. Bref, une machine où chaque détail est soigneusement pensé. Et dans ce savant patchwork de couleurs, on remarque aussi le jaune caractéristique de la peste. Euh non, La Poste !
Et je vous parle même pas de l'équipement qui humilie les Goldwing et écrase définitivement les BMW Voyager : Un magnifique ensemble "top-caisse/valise en carton" dont on apprendra par la suite qu'il a été passé à l'huile de lin pour en assurer l'étanchéité.
Vraiment, ça déchire ! - Carrément.
Il est vrai que les Motos-légendes sont cette année consacrées à la marque Japonaise -qui fête ses 60 ans-, et c'est un peu à son anniversaire que Jeff emmène le Bitza. Mais bon, à voir l'ensemble roulant, on pense plutôt à un migrant fuyant un pays ravagé par la misère...
... et c'est après ces considérations amicales, et un bon café, que nous prenons enfin la route plein nord.
Il nous faut effectivement retrouver en route notre ami Michel, le "d'jumeau Bogdanov" comme on l'appelle entre-nous.
Une méconnaissance crasse de la région, fortement plombée par des avis divergents, échoue toutefois à empêcher la réunion qui eut finalement lieu, mais bien loin du point initialement prévu. C'est au seul hasard et aux dieux de la téléphonie cellulaire que nous devons ce miracle !
A l'heure qu'il est, je n'ai toujours pas compris si on devait se retrouver à un carrefour, ou bien au Carrefour.
Et puis les kilomètres s'ajoutèrent au kilomètres pour s'égrener sous nos roues impavides et stoïques.
L'arrêt fut de rigueur à Autun, l'hôtel-restaurant "Commerce et Touring" ayant été depuis longtemps élu "table recommandée" en notre panthéon personnel de la mousse au chocolat.
Coup de bol, il fait aussi les andouillettes avec des frites, c'est donc là que nous prîmes un frugal repas, accompagné d'une boisson légère.
Ensuite, c'est plein d'entrain que nous reprimes le dévidage du ruban bitumeux qui mène à Dijon.
Après avoir traversé Beaune sous les meilleurs hospices, c'est à un train d'enfer que nous atteignons la capitale Bourguignonne. Le temps est clair, et le paysage montre des traces d'activité humaine autour des ressources minières qui ont fait la richesse et la réputation de Dijon : mines de moutarde et puits de mayonaise.
Vincent en tête, ce fut la partie la plus rapide du trajet... Le Dnepr caracolant comme un cheval fou, cravaché par son Chevallier enthousiaste !
Alors je le redis encore une fois : "Vincent, tu vas trop vite !!!"
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Une parade extraordinaire.
"Mais pourquoi passer à Dijon ?" s'interroge (normalement) le lecteur perspicace, "puisque venassiant d'Autun, vous allassiez au circuit de Presnois ?"
Ah ah... Parce que, mes bons amis, nous eûmes connaissance par cet excellent site que dans le cadre du "Salon des antiquaires" se tenait une exposition de peinture sur le "Réalisme Soviétique"...
Vous pensez bien qu'on allait pas louper ça !
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Yvan GRINUK
"Pravda" 1949
Aussitôt contact fut pris avec les organisateurs qui, en notre qualité de motards russophiles, virent une inattendue opportunité publicitaire : Des motos Russes au Salon des antiquaires !
C'est donc gracieusement que nous étions conviés à cette manifestation, à charge pour nous d'assurer modestement un spectacle de Socialisme Vivant (une sorte de crèche, quoi..).
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Boris RUSTIK
"Soviet Dijonov" 2008
Bon, à quatre attelages (le Bitza Japonoïde étant exclu d'office) on n'allait pas refaire le défilé de la Victoire, mais le parvis du Palais des Congrés de Dijon n'est pas non plus la Place Rouge. Si vous voyez ce que je veux dire...
C'est donc à quatre de front (et euh, oui, un de profondeur, forcément), sous le claquement sonore de la bannière étoilée, faucillée et martelée, que nous gravîmes les marches avec nos puissantes machines pour aller nous placer sous les gigantesques affiches appelant à la manifestation.
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Vladimir Jurajlev
"Le fondeur au creuset" 1989
Parmi les badauds, la soudaine stupeur fit place à l'étonnement, puis à l'enthousiasme, et nous fûmes subitement très entourés et questionnés.
Principalement par des agents de sécurité.
Ces formalités accomplies, c'est d'un pas déterminé que nous foulames le sol de la salle d'exposition.
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Vladimir Tsvetkov
"Les pionniers" 1950
Et là, le choc esthétique !
La vingtaine de toiles, prétée par une galerie de Saint Pétersbourg (pour nous, évidemment, toujours Pétrograd ou Léningrad) est tout bonnement impressionnante, certaines sont d'une taille monumentale !
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Vladimir Lebedev
"Jeune fille au bouquet" 1930
A l'évidence elles exaltent les valeurs propres aux Amicalistes : La saine lecture, le travail (dur mais digne et tellement enrichissant), la vie fraternelle au grand air, la tendresse, la motocyclette attelée.
Vraiment, il ne manque rien !
A l'issue, les organisateurs nous offrirent une légère collation : caviar, vodka, blinis, saumon, tarama, tianouchkis et bortch, bref un véritable goûter d'ouvrier soviétique.
Et le tout servi par d'aimables beautés blondes en costumes traditionnels.
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Léonid JDANOV
"Le rendez-vous" 1961

Après des adieux effusionnels, et sur un dernier champagne de Crimée, c'est réciproquement satisfaits et titubants (d'émotion) que nous reprimes la route jusqu'à Presnois.
Par la suite, il va sans dire que nous arrivames rapidement sur le site, assez tôt, même pour monter les tentes en plein jour ! C'est dingue !
On se souvient, les années passées, avoir vu Vincent loger dans une tente d'enfants aimablement prètée par ses gosses... Facile, à emmener vu qu'elle était petite (trés) et légère vu qu'il en manquait une bonne partie, celle qui rend étanche...
Vincent pose les fondations de son empire immobilier.
De dépit, on l'a vu aussi utiliser un machin appelé "canadienne" de justesse vu que 15 jours avant sa fabrication le Canada n'existait certainement pas.
Ne doutons pas que ce logis en toile de coton lourdingue enduite de sève d'hévéa encore poisseuse, bardé de rivets de cuivre et lanières en cuir, fit les délices de nos aïeux en 1920.
Ce qui est certain, c'est qu'eux-mêmes avaient du l'hériter d'un trappeur du siècle d'avant.
Hélas, la demeure ancestrale, victime du réchauffement climatique, sombra dans un lac de boue lors des élephs 2008 au Nurmburgring (elle fera peut-être, dans quelques millénaires, la joie de l'archéologue qui l'exhumera, ravi d'y trouver une vieille paire de chaussettes et un slip préhistoriques).
C'est donc bien naturellement qu'on s'attendait à le voir dresser un abri à base de tôles ondulées, de vieux pneus, de carton bitumé... Ou du moins quelque chose dans ce goût-là...
Pas du tout !
Vincent vient de découvrir un magasin d'articles de sport appelé Décathlon... Et il nous sortit un abri en polyamide, avec des piquets en fibre de verre, et des sardines en aluminium !
Et un truc immense !, avec un auvent, cagibi, salon, jardin d'hiver, etc.... parait même qu'à l'intérieur il y a de l'écho.
Quand la modernité frappe, elle frappe fort !
On avait fini de jouer les bâtisseurs qu'il faisait encore jour ! C'est donc tout naturellement que nous sommes allés rendre visite à nos amis dans l'enceinte de la manifestation
Pas sans mal, parce qu'à partir de 20 heures il est impossible de rentrer si on n'a pas de billet, et les guichets sont fermés... C'est pas croyable ce qu'il faut frapper sur un cerbère avant de l'attendrir, mais ça fonctionne.
Une éprouvette scientifique...
On ne va pas épiloguer sur la temporaire éviction de l'Amicale... Grâce à notre secrétaire et à notre Prezzz, on a fini par avoir un emplacement, et c'est bien.
C'est donc avec une légitime fierté que nous avons pu aller garer nos machines devant le stand de l'Amicale Dnepr-Ural de France, point central vers lequel, pour un week-end, allaient converger les regards envieux.
...des scientifiques éprouvés.
Sous la tente commune, une immense table était dressée, couverte d'amuse-gueule et gobelets puisque c'était justement l'heure de l'apéro. Selon notre Président.
Bref, ça a pas mal discuté et rigolé. Mais attention hein ! Pas d'excès ! Sécurité d'abord, et c'est le plus frais qui ramène les autres à la maison.
D'ailleurs notre Président, en sa grande sagesse, avait ramené tout un lot d'alcootests afin que nul ne franchisse la ligne qui sépare la légère ivresse de la beuverie.
C'est donc avec une rigueur toute scientifique que certains s'attelèrent à la lourde tâche de déterminer la position de cette fameuse ligne.
Verre après verre... après verre...
Gonflages après gonflages, les petits ballons ne bronchent pas. Le stand commençe à ressembler à une enfantine fête d'anniversaire (sauf que les biberons sont d'un autre gabarit et que c'est pas la même limonade), mais les scientifiques persévèrent. La fameuse ligne, telle le pied des arcs-en-ciel, recule sans cesse.
Alors forcément quelqu'un finit par demander au Prezzz où diable il a trouvé ces ethylotests... (Après-tout, peut-être s'agit-il de dispositifs d'exercice dont la charge est inerte ?).
La réponse embarrassée tombe : "A la DRIRE, c'est ceux de mon boulot"
Et soudain tout est clair !
Outre le fait qu'on puisse s'émerveiller de voir le CHSCT de cette belle administration fournir de tels outils d'auto-évaluation à ses membres, il est évident que le seuil de déclenchement en est d'un tout autre calibre que celui accessible au commun des alcoolos mortels. La tâche était donc surhumaine
Vue du banc d'essai.
Sachant par ailleurs que les épreuves scientifiques ne sont pas les plus faciles des examens, ben... nous aussi, par la suite, on était un peu fatigués...
C'est donc comme un seul homme que l'équipe Auvergnate a regagné ensuite, qui sa tente, qui sa villa pliante, pour un sommeil bien mérité...

...pour ceux qui ont pu dormir.
L'ai-je dis ? le temps de notre soirée sponsorisée par le CNRS, le petit coin de parking tranquille où nous nous étions installés a été colonisé par une armada de tentes et de motos, certaines même pas Russes !
Mais par contre des voisins bien sympas.
Des gars et des filles.
Alors forcément, vous savez ce que c'est...
Bref, durant la nuit le pauvre Jeff (qui partage la tente de Mitch), fut réveillé par un brusque (et long, si j'ai bien compris) remue-ménage dans la tente voisine... Et que... Ah là là là ! Oh oui ! Maman !
A quelques mètres de lui, une jeune femme en pleine expérimentation amoureuse ne parvenait pas à cacher sa joie, et ses euh... murmures tout à fait explicites firent connaître au pauvre Jeff un moment bien dur.
Que voulez-vous, on n'est pas de bois (enfin si).
Heureusement, Jeff - même chauffé à blanc - est resté solidement accroché à ses convictions sexuelles, grâce auxquelles Mitch doit de n'avoir pas, lui aussi, connu une expérimentation amoureuse mémorable.

Le lendemain, c'est donc l'oeil vif et lumineusement serein que nous étions prèts pour la grande visite des Coupes.
Comme d'habitude entre les achats à faire, les machines à voir, les stands, les paddocks, les démos, les visites au stand de l'Amicale, etc... on arrivera à la fin du week-end en ayant l'impression d'avoir loupé plein de trucs.
Et c'est vrai !
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Une démonstration de gilet de survie...
...gonflable !
Un vrai casque de pilote de Mig :
La tête dans le Kacka.
Le joli petit mono BMW trialisé a conquis bien des coeurs.
Ils vont semer la terreur sur le site...
...c'est les piqués sauvages !
Les "rats" de l'enfer de la mort.
Moto Guzzi Galetto.
La Tigre à moteur Panhard.
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Démarrage d'une moto de "stayer".
Comme quoi Harley, c'est bien toujours ce que c'était.
Là où la Harley a démarré, l'herbe ne repoussera pas de sitôt...
Retrouvez les échappements de la Guzzi V8...
Epopée spatiale Soviétique :
Vincent pilote le Sputnik.
La Douglas. Ancêtre des BMW... donc des Dnepr et Ural.
Vraiment une belle paire...
Une rare Sanglas.
Dimanche matin...
Vaseux....
Le reporter de Paris-Mitch était là.
Façon routier, une déco de "Top-caisse" au poil.
Vincent essaie le Skorpa. Un VTT à moteur.
Le matin au coin du feu. Jeff n'a toujours pas retrouvé son pantalon.
Photo truquée d'étendard flottant au vent
(y'a pas de vent).
Un stand avec des super-belles machines devant.
Loulou et Sophie. Les Dauphins Présidentiels prennent le soleil en attendant leur heure...
Amour !
Bisou !

Nous eumes même l'opportunité, le temps de la course des side-cars, de tenir le stand de notre ami Daniel.
Vincent se révéla un batteleur doué, qui, en quelques secondes, su capter l'attention des badauds à l'aide d'offres "happy hour" spécialement alléchantes :
Le croiriez-vous ? Alors qu'on était prèts à bazarder le stock sans barguigner, personne ne prit ces offres au sérieux et les juteuses commissions nous sont passées sous le nez.

Encore une réparation de fortune avec ce qu'on avait sous la main...
Durant tout l'après midi on avait vu Farid s'esbigner à essayer de faire démarrer son Dnepr récalcitrant... La machine a peut-être quelques raisons de faire la sourde oreille, car elle ne porte pas les traces d'un bichonnage excessif...
C'est donc sous les conseils d'un tas de copains secourables (scène connue) qu'il s'est épuisé à kicker le monstre, allant même jusqu'à échanger les bougies ( et même 2 fois, la seconde pour le bon modèle)
Kicke et kicke et kicke...
Jusqu'à ce que le Président s'emmèle s'en mèle et de son pied délicat (et neuf de l'année dernière) démarre la bécane du premier coup de jarret !
Comme quoi la "Mickey Touch", c'est bien une chose qui ne s'imite pas, et dont seuls bénéficient quelques rares êtres bénis des Dieux.

Mister Vince, l'arbitre des élégances...
On a aussi vu Vincent, plein de naïveté, essayer pour le plaisir un superbe manteau de cuir façon "western italien"...
Malheur ! Le vendeur, véritable sangsue des étalages, a mis en pratique les règles les plus abjectes du commerce de rue pour essayer de nous fourguer sa camelote en vachette retournée.
Malgrè nos fines réflexions ("Ca fait pas trop mal à la vachette quand on la retourne ?), et alors qu'il était évident que nous étions juste des curieux, cet individu mielleux (au début) a continué à nous faire des propositions de plus en plus alléchantes : 50% de réduction, puis 1 exemplaire acheté = 1 gratuit, non 2 gratuits, puis paiement en 15 fois, chèques, Cartes Bleues, etc... A croire que le gars tenait, pour rire, le stand d'un copain...
Sauf que dans tous les cas il restait quand-même quelques... milliers d'Euros à payer et qu'il n'y avait aucun humour là dedans.
Le ton dérivant lentement vers la menace, il a fallut que Vincent lui colle un blâme un BLAM ! pour s'en débarrasser..

Puis la soirée fut calme et exemplaire...
On a rodé un peu sur les stands, principalement de l'Amicale Side-Cariste de France (lui aussi plein de bons gars) et dont on a un peu l'impression (tiens donc) qu'ils ont été reléguès dans un recoin de la manifestation.
Comme s'ils n'avaient pas été sages l'année dernière ?
Et on a achevé la fraternisation avec nos nouveaux et sympathiques voisins du Ch'nord...
Hélas la pluie nous interrompit au moment de l'apéritif, vers les 23h00, et nous dûmes nous résoudre au sommeil.
Sauf Vincent, chez qui le camping ravive la nostalgie boy-scout, et qui tard, encore, dans le petit matin, continuait à clamer des chants de marins perdus et de routards abandonnés (ou le contraire, j'sais plus).
Magnifiés, faut-il le dire, par une magnifique réverbération de type "cathédrale".

"Grouiikk !" fut le dernier mot du Dnepr.
Et puis le dimanche, après une dernière visite du site, et un repas frugal, nous avons repris la route, tristes et ravis à la fois.
Les parapluies de chère bourre...
"Jeff le Barbu" (pour le différencier de Jeff... qui est également barbu, c'est d'un pratique !) nous accompagne à bord de son joli (mais bruyant, bordel !) Ural 750 "Pustinja".
Bien sûr, chaque fois qu'il en a la possibilité, Vincent... se précipite en tête comme s'il avait les hordes de Gengis Khan au derrière (chevauchant des Chang-Jiang ?).
La robustesse du lot de bord. "Construit comme une centrale nucléaire Ukrainienne".
Alors, je sais pas si je lui ai déjà dit : "Vincent, tu vas trop vite" !
Et d'ailleurs alors que nous traversions la belle bourgade de Nuit-Saint-Georges, Dnepr en tête, il y eu un grand "KRAAAKATAPOUF !", puis un plus petit "bloïng !" puis... plus rien...
Le Dnepr Eternel serait-il grouiké ?
A part ça, le silence brutal qui suit un barouf de Dnepr mal réglè c'est encore du Dnepr, et on le savoure.
Puis après on se précipite tous autour de la bête malade et on y va de nos suppositions, sans oublier le rituel "Tu allais trop vite", forcément.
En tout cas le moteur est bloqué, et bien. Autrement dit, c'est le kacka ! Comme un d'entre nous croit voir que la culasse droite a un peu bougé, on ouvre et on checke, juste pour rigoler un peu : rien !
Pour une fois le Dnepr est derrière.
On a donc affaire à du lourd, et ça va pas se solutionner au bord de la route ( Surtout qu'il commence à pleuvoir !).
"...et je pisse comme je pleure sur les motos infidèles..."
L'épave de Dnepr mort est tractée par le Pustinja (la vanne de l'aveugle et du paralytique, je l'ai déjà faite, c'est dommage) jusqu'à une station service, vidée de son contenu, puis bâchée et abandonnée.
Sportivement on se partage le chargement : qui les outils, qui la bouffe, qui la glacière...
"Je ne veux pas qu'on me voit dans une Ural !!!"
Et comme il reste encore de la place, on va aussi rapatrier Vincent. Il aura la chance de tester le Pustinga en tant que passager, de rouler à plus de 100 km/h avec un attelage... et d'arriver complètement sourd à Clermont-Ferrand.
Après 250 bornes sous la flotte. C'est énorme, ça n'a pas de prix.


FIN DE LA PREMIERE PARTIE

Voici donc la vraie vérité de ce qui s'est passé durant ces Coupes 2008 !
Et je remercie pour son aide et son soutien l'équipe Auvergnate présentée ici :

De source sure, le bilan Amicaliste de ces Coupes 2008 :
75 litres de bière, 20 bouteilles de blanc,
coca, jus fruits, brut de pomme, amuse-gueules et autres...
Remerciements à la Boucherie-Charcuterie DOPPLER
6 rue du Général De Gaulle 03 89 26 04 20 Bantzenheim
pour la glace qui a tenu jusqu'au lundi !
Et au Crédit mutuel de ROUFFACH pour le don de nappes,serviettes,
et surtout gobelets ! (7 rue des abeilles 68250)
Et aussi aux organisateurs M. Batifoulier et... Nathalie
qui nous ont finalement trouvé une place.
Et à Tom2 pour le parler "d'jeune"
Toutes photos et vidéos : PhiZo sauf indications
DEUXIEME PARTIE - "LE SAUVETAGE"

1 juin 2008
Dés la semaine suivante (car en matière de secourisme on sait bien qu'il n'est pas bon de laisser refroidir...) une équipe est mise sur pieds pour assurer le sauvetage : Vincent, Jean-Luc, PhiZo.
Le désespoir de Vincent devant son Dnepr tout cassé.
Je vous parle pas du trajet, il s'est fait à tout blinde, sans carte, car où qu'il soit Vincent connait d'instinct la direction du Dnepr Eternel (ça lui est utile pour faire ses prières)... C'est donc après deux heures de route intense (pas de pause-café, pas d'arrêt-pipi, à fond, à fond, à fond,) qu'on arrive en vue du pauvre Dnepr enchiassé enchâssé sous sa bâche de plastique.
Après déballage et bisous la pauvre chose souffreteuse et cacochyme est donc démontée, car la nature - cruellement - est ainsi faite qu'un Dnepr MT16 ne passe pas en un seul morceau à l'arrière d'un Ford Transit... C'est bête hein !
C'est d'ailleurs assez vite fait : quelques coups de clés (et de marteau) sur les écrous (qui restent), et le faisceau électrique s'arrache de lui même, incapable de retenir le poids du panier qui choit sur le sol (blonk !).
C'est plus embêtant avec la transmisson sur la roue du panier qui, elle, tient vraiment à rester en place. Mais là aussi - dés que Vincent regarde ailleurs - le marteau est notre ami.
Bon finalement c'est fait ! Les débris sont jetés à l'arrière de la benne, empilés à la va-comme-je-te-pousse, puis les portes refermées, avec quelques difficulté, sur toute la misère du monde motocycliste.
Car si Jean-Luc et moi-même sommes venus, c'est un peu pour aider Vincent, certes, mais surtout pour goûter la gastronomie locale. N'oublions que nous sommes à Nuit-Saint-Georges, village réputé pour sa production viticole... nous allons bien voir ! Bacchus nous voilà !
Et d'ailleurs, là non plus, pas besoin de carte pour trouver le meilleur établissement, l'instinct nous y mène tout droit.
Alors voyons... Escargots, oeufs en meurette, fromages, glaces, café, pousse-café, l'addition (ça c'est pour Vincent),... le compte y est !
Après ça nous sommes rentrés, un peu zigzaguants, mais fort satisfaits de cette panne au bon endroit, c'est pas tous les jours !
Et on a bien dormi pendant que Vincent conduisait.
Arrivés au garage (appelé par nous "laboratoire expérimental") on a empilé les morceaux du MT16 par dessus les débris d'un MT11 qui git là en attente de jours meilleurs, comme quoi il y a du pain sur la planche.


FIN DE LA DEUXIEME PARTIE
Au retour, on a trouvé un alternateur pour le Dnepr Eternel.
TROISIEME PARTIE - "AUTOPSIE & RESURRECTION"

juin 2008
Vous pensez bien que ça n'a pas trainé pour autopsier cette mécanique rétive !
En moins de temps qu'il n'en faut pour baliser une scène de crime, le Dnepr est désossé, désarticulé, équarri jusqu'à la moëlle pour qu'enfin il livre les tréfonds de son intimité.
Et le verdict tombe : "Les vis de fixation du volant ont cédé, les disques d'embrayage ont prit la tangente, et tout ça s'est coinçé en un joli fatras tridimensionnel, mais néanmoins compact, entre le moteur et la boîte".
En quelque sorte, on peut considérer que, le moteur étant intact, le Dnepr est bien Eternel !!!
...mais en panne."
Laissons maintenant la plume à Môssieur Vincent lui-même, qui de ses doigts rugueux et noircis, à tenu le journal de bord du dépannage...
...et avec un style inimitable mes amis, comme on n'en trouve que travaillé à la plume d'oie...
juillet 2008
Les Saints et les diables se sont rassemblés au xxx rue de xxxxxxxx, au fin fond du petit garage. Le concile est donc réuni au grand complet... pourparlers à la clef !
Les saints ouvrent le bal : montage du moteur mulet : impec ! avec quelques petites imperfections (bien superficielles, condensateur manquant, cabochon d'allumage...) à régler.
Remplissage des carbu. Starter. Coup de kick.... et là....incroyable ! le miracle tant attendu à Lourdes a fait escale à Clermont ! "ça pête et en plus ça tourne rond !"
Mais si... c'est vrai ! ça tourne rond !
Démarrage devant la famille, démarrage devant la concierge, démarrage devant les voisins : no problem !
J'insiste sur le mot : démarrage ! Mais les diables avaient leur mot à dire ! Trop de liesse, Trop de bonheur, Trop de projets (à la clef : une bonne guiness !!)
Non ! Il faut toujours rester humble avec ces machines là ! Embrayage mi-souple, mi-dur, enclenchement de la première.
"Première toute Patron !"
"Yes !"
Alors survint le drame ! Compromis entre le saut de cabrette et le bond du kangourou ! Diabolique ! Surprenant ! Ahurissant !
Seconde tentative... Moteur toujours tournant allègrement... Ré-enclanchement de la vitesse... Et là ! Le pois sauteur avait encore frappé !!!
Mais que va-t-il arriver ????
Suite au prochain numéro la semaine prochaine ! (N'oubliez pas de faire votre changement d'adresse durant vos vacances afin de ne pas rater un nouvel épisode palpitant de la Dnepr sauteuse.....).
août 2008
Rappelez-vous l'épisode de la dernière fois...
Le pois sauteur avait ensorcelé le Dnepr, les diables se bidonnaient au fond du garage, se roulant hystériquement dans l'huile de vidange, se frottant les mains avec le cambouis.
Grand désarroi à la résidence du Château ! Seul au monde, abandonné de tous les saints et saintes en tous genres (Sainte Barbe protégez-nous du tonnerre et des éclairs, Sainte Gamelle aussi tant qu'à faire !!!)
Oui ! seul au monde !!! Au bout de deux minutes et demie, ressaisissement ! Cerveau en ébullition ! Neurones hyper-connectés !
Redémontage pont, boîte, moteur. Mais là... Prise de conscience ! J'ai congédié tout le concile anges et démons et je suis resté seul avec ma clef de 12 et mon Dnepr-Cabri.
Bien essayé de lui donner un peu d'herbe tendre pour l'apprivoiser... Rien...
Rien ? Alors manière forte pour forte tête ! Auscultation de l'embrayage de façon approfondie... Tout est passé au scanner.
Et là, cachée entre les disques et les guides du volant moteur...
Quoi ???
Mais si !
Impossible ?
SI !
"Qu'est-ce que c'est que ça, là-dedans ?"
Incroyable ?? Mais si ! Un souvenir de Normandie ! Oui, Oui, très cher ! De la rouille Normande de notre ami Bernard Bruno.
J'aurais dû m'en douter, le Dnepr ne hoquète pas sans raison ! D'autant qu'il y avait un petit, un tout petit relent de calva ! Ce qui empêchait le mécanisme de fonctionner !
Quelle aventure mes Amis !
Mais je crains qu'il ne faille deux Bougnats pour venir à bout de cet embrayage normand, qui ne sait que faire : "p't'êt' ben qu'oui ! P't'êt' ben que non!".
(Presque fin de l'épisode, reprise du feuilleton en fin de semaine prochaine, car l'Auteur part se ressourcer en Bretagne pour faire la nique à la Normandie!)

FIN DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION : "ON THE ROAD AGAIN"

Août 2008
Comme le savent ceux qui suivent, quelques Amicalistes du sud avaient planifié, en cet été 2008, une mini-rencontre.
A laquelle le staff Clermontois s'était promit d'aller.
J'avais tout prévu, y compris, dans le panier, une petite place douillette pour Vincent.
Et voilà t'y pas que 2 jours avant le départ il me téléphone en hurlant "CA MARCHE !!!"
Et oui mes amis !
Après quelques démêlés emmerdo-mécaniques Vincent s'est résolu au montage du moteur de secours, et la sortie "sudiste" fera donc office de test quant à l'efficacité de ce moteur "mulet" également connu sous le sobriquet de "La rustine de Kiev".

Et comme on le verra en consultant le compte-rendu de cette promenade... le moteur change, mais l'esprit reste !


FIN (PROVISOIRE) DE L'HISTOIRE (ETERNELLE)

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