Donc cette rencontre-là, à l'évidence, nous ne devions la manquer.
Bon, c'est un rassemblement de sides, mais avec Vincent, pour des raisons d'intérêts supérieurs liées à nos emplois du temps respectifs (nous travaillons un peu pour des gens qui nous paient, c'est notre façon de faire), nous n'avons guère de disponibilité pour le vendredi... Nous allons rater une partie de l'évènement.
Aussi nous décidons de faire route le samedi matin, de bonne heure, et - tant pis pour le folklore - avec des machines plus résolument modernes et véloces que les épaves sur lesquelles on nous voit d'habitude.
"Roaarrrrrr" ! Mais quel est donc ce rugissement de bon matin devant ma porte ?
Mais oui, c'est Vincent avec sa nouvelle machine !
Depuis le temps que je le vois en side , je n'étais même pas sûr qu'il sache vraiment faire du 2 roues... Mais si...
Il est donc là (et à l'heure s'i'ou'plait) avec une magnifique Aprilia "Caponord", la moto des baroudeurs de l'impossible, ceux qui usent tellement les routes qu'elles en deviennent poudreuses.
Et c'est pas tout ! Il a aussi un blouson et un casque neuf ! Et des gants ! Et il sent bon l'after-shave, c'est le "Nouveau Vincent" les gars ! Un miracle de l'Amour !
Face à ce centaure de puissance (et de plastique aussi, un peu), avec mon "petit" mono BMW tout miteux et ma virtuosité de poireau, je me sens humble et intimidé, et je suis obligé de prier "T'iras pas trop vite, hein, s'te'plait tu m'attendras, s'te'plait ?".
A quoi il me réponds, magnanime, "Passe devant, mon petit" !
Alors donc je ferme ma visière, enclenche la première et me rue sur la bretelle de l'Autobahn, un genou collé au sol. En 4 secondes j'ai enquillé les 6 rapports, le moteur rugissant à 20000 tours, l'aiguille en butée dans le compteur, Le Sud, nous voilà !
Et pis je regarde dans le rétro...
Rien !
"Ah ouais" me dis-je, "Il doit attendre que le moteur soit bien chaud avant d'appuyer sur la manette "full power".
Donc j'attends un peu au bord de la route... et je vois arriver péniblement mon pauvre ami, tout en appels de phares et gestes des bras (et c'est pas facile à faire simultanément !). Il vient se garer près de moi, l'air défait... "J'suis en panne putain !"
Effectivement la moto ne tourne que sur un cylindre, et comme tout est piloté par de l'électronique intelligente, ben c'est écrit sur l'écran qui sert de compteur : "-1".
En conséquence, pour préserver la mécanique, le régime moteur est limité à 500 trs/min, bref, c'est bien "full grouiké" et il nous faut un plan B.
Alors nous mettons effectivement le cap au nord, un chemin de croix de 60 bornes au rythme des "Patatom, Patatom" émanant de la mécanique souffrante...
Et c'est comme ça qu'au bout de 150 bornes nous étions toujours devant chez moi, à charger le barda dans la voiture...

Evidemment, maintenant il est hors de question d'espérer arriver à l'heure pour la balade.
Aussi nous fonçons (façon de parler, hein !) vers le lac du Salagou où nous récupérons la troupe des attelages en pleine fin de pause déjeûner.
Et puis nous leur emboitons les roues pour la suite de la visite.
A notre grande surprise, il y a une autre voiture dans le convoi.
Comme Didier se pavane à l'arrière, nous pensons à une limousine de maître...
Mais le chauffeur n'a ni uniforme ni casquette, et en plus il s'agit de Guy !
Nous apprendrons plus tard que la BFG est un peu empêchée du carburateur, et que pour cette raison Marie et Didier doivent se déplacer en voiture de patrons !!! Ah ah ah !!!
J'abrège : les balades à moto c'est bien... mais surtout si on est à moto !
Après de longs kilomètres cahotants sur des pistes défoncées, en arrière d'une colonne de motos zig-zaguantes, et éclaboussés de gerbes de boue soulevées par la BMW Présido-Lorraine, nous décidons de couper court et de rentrer fissa à Grabels nous faire payer une bière par Suzanne.
Sans compter qu'on a encore les tentes à installer !

photo : PhiZo Didier photo : PhiZo Robert photo : PhiZo La troupe des Uraux en balade photo : PhiZo Christiane et Pierre photo : PhiZo Martine et Maurice photo : PhiZo Yvan photo : PhiZo Annie et Lucien photo : PhiZo Petite pause au bord du Salagou photo : PhiZo Isabelle, toute seule dans le panier... photo : PhiZo Vincent rêveur devant l'Ural de Pierre et Christiane photo : PhiZo C'est une boite à lettre c'truc ? photo : PhiZo Lucien rode sournoisement autour de la bécane d'Yvan photo : PhiZo Robert et sa moto en cuir. photo : PhiZo La troupe de motos et d'attelages cahote sur la piste. photo : PhiZo Didier devant le Dnepr à moteur BMW de Dominique.

Plus tard dans la soirée on se retrouve tous pour un festin que d'aucun s'accorde à trouver bien sympathique. Sauf les 2 moutons et les moules, évidemment.
Le malheur voulu que je me trouvasse (ou trouvisse ? j'suis pas sûr, j'ai une formation de mécanicien...), en quelque sorte, coincé entre Didier et Vincent, au coeur d'une controverse théologique bruyante mais d'une réthorique rarement égalée, les "Chrétien de ta mère" rivalisant avec les "Hérétique de ta race" et autres arguments à l'huile de foie d'agnostique (oui, parce que la foi d'agnostique, hein...).

PhiZo La sympathique équipe des "Méchouiteurs du Languedoc" photo : PhiZo Lucien, toujours présent, que les coups soient bons ou durs photo : PhiZo Remake de "La voix de son maître" ? Non, c'est juste Thomas qui sonne le rappel de l'apéro photo : PhiZo Claudette ne s'attendait vraiment pas à ce que ce soit son anniversaire photo : PhiZo Effervescence autour du délicieux punch à la mirabelle photo : PhiZo Les moules sont cuites ! photo : PhiZo Difficile de préserver à la fois la Pelforth, les moules, le cubi de vin... photo : PhiZo Suzanne prends de la hauteur... photo : PhiZo ...Mais pas toujours (En fait, c'était la seule façon de sortir de la pièce...) photo : PhiZo A la couleur, on voit que c'est bientôt bon. photo : PhiZo Hmmmm !! Les pâtisseries orientales

C'est seulement au dessert qu'un plat de pâtisseries orientales a mis tout le monde d'accord !
Mais en attendant, on a bien rigolé...

Le lendemain, le ciel a tourné à la flotte, et nous rentrons... Cap au Nord, tristes, certes, à cause que c'était la Der des Der... Mais aussi vachement contents d'être en bagnole, vu qu'il pleut !


Vi vi vi ! Nous étions aussi dans le journal.
Ci-dessous un petit extrait du "Midi Libre" :