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GRABELLOISE D'HIVER
Par PhiZo
Préambule :
La Grabelloise est une rencontre attachante pour sa chaleur. Autant en ce qui concerne l'aspect thermique (et c'est appréciable, au coeur de l'hiver auvergnat) que la Camaraderie.
La manifestation fut lancée lors de l'été 2006 avant de devenir un rituel, tant hivernal qu'estival.
On trouve ici les comptes-rendus des manifestations de 2008, 2010, 2011, 2012, 2013.
Avec une telle activité, la création en 2013 de l'Antenne Sud était une évolution logique !
Samedi 22 février : En route !
En empruntant la magnifique A75, Montpellier (ou plutôt Grabels) est quasiment à 2 pas de chez moi.
C'est bien, parce qu'ainsi il n'est nul besoin de partir la veille.
Et donc le magnifique ruban bitumé déroule ses circonvolutions entre les nonchalantes montagnes Auvergnates, dans un décor constamment agréable.
C'est plaisant... et surtout c'est gratuit !
Et par les temps qui courent (et ils courent vite) c'est agréable.
Parti de chez moi à 7h00 (ouais, quand-même, ça fait lever tôt), j'arrive chez Suzanne et Philippe vers les 11h00, juste à temps pour poser les valoches et... repartir en balade !
Faut dire que la 500 MZ est un modèle de poussivité constante : une fois qu'on réussi à démarrer le Grotax, il emmène sans fureur (mais avec un peu de bruit quand-même) et sur un filet de gaz, sans trop se soucier du relief.
A peine si j'ai fait quelques pauses, pour des questions de fluides divers, sur des aires autoroutières assez sympathiques, et une fois pour le péage du viaduc de Millau.

Aire de la Lozère : Au milieu des alignements de Carnac d'Auvergne, on voit la trace des pneus sur le sol gelé.

Aire de l'Aveyron : du temps des loups, des bêtes du Gévaudan et des MZ, les bergers surveillaient leurs troupeaux depuis des "tours de garde" rocheuses

Moi pareil !
Quand je fais la sieste au boulot, faut pas faire chier.

Joliment sculptés/soudés, les animaux sont assez chouettes

Quoi qu'il y a à l'intérieur d'un chien de berger ?
Une pompe à injection, des roulements, des bougies, des serrures et tout un tas de bordel compliqué...

Les moutons sont d'un style plus sobre, en tôle déchiquetée
Accueil
A mon arrivée, il y a déjà des meules plein la cour. Des tas d'Ural bien sûr (avec la CJ, je serai le seul attelage d'une autre marque), et 2 Harley-Davidson.
Les deux machines états-uniennes sont celles de David et Nicolas, des fidèles de la manifestation (Personnellement, depuis le temps qu'ils viennent, je pense qu'ils pourraient avoir au moins la politesse de s'acheter des Ural, mais bon...).
Et puis Suzanne, Philippe et Thomas, qui veillent à tout. En quelques minutes je suis pris en charge, rafraichi, caféiné... et prêt pour la balade qui démarre bientôt. J'ai quasiment juste le temps de poser mon sac.
Et de causer un peu quand-même il faut le dire. La population de la Grabelloise comporte un noyau dur, présent à chaque rencontre, alors à force on fini par connaitre du monde !

A mon arrivée chez les "Réductibles du Pays d'Oc", il y a déjà une petite foule qui piaffe dans l'attente de la balade.

Par un phénomène inexpliqué, seul le drapeau languedocien est animé par le vent...

Go go go !!!
C'est le départ pour la promenade
Ci-dessous, le trombinoscope de (presque) tous les participants !
Vous pouvez passer la souris sur les photos pour voir les noms... et cliquer pour agrandir.
La balade
Toujours plus fort !
Philippe nous annonce une petite balade de 60 bornes avec "environ" une vingtaine de kilomètres de chemin... Mais pas de crainte pour les solos, ça "devrait" passer.
Et pour les attelages ?
Euh... Ça "devrait" passer aussi !...
Bref nous nous retrouvons rapidement, sous le chaud soleil, à processionner par des chemins poussièreux, mais qui découvrent un paysage magnifique.
Bien que traversant une géologie très tourmentée le chemin est curieusement toujours plat... Mais ce n'est qu'au premier pont que je comprends : il s'agit d'une ancienne voie ferrée !
Effectivement, les trains ayant du mal à grimper les pentes raides, les voie ferrées sont relativement plates et c'est un général le paysage qui doit s'adapter : corridors rocheux, ponts, tunnels...
Et nous aurons d'ailleurs droit à toute cette variété d'ouvrages, au cours de cette promenade très plaisante.
Sur le plateau nous allons même effectuer une courte marche pour découvrir un point de vue spectaculaire sur Saint Guilhem le désert et la vallée de l'Hérault.
Finalement cette sortie "tout-terrains" s'est révélé tous-véhicules et nous n'avons perdu personne !
Un arrêt au "Café de Pays" permit de profiter du casse-croute, tiré du sac ou du comptoir selon la prévoyance de chacun.

Jusque-là, ça va. La route est bien dégagée.

Ouh là ! Il y a du dévers...

Un pont typique de la SNCF.

Pause sur le viaduc pour admirer le paysage.

J'essaie de faire une photo de groupe... personne ne regarde !

arrêt dans un corridor.

Mais qu'est-ce que c'est que ça, là-bas au bout ?

...un tunnel !
Le passage Freudien de la promenade...

Enfin de l'ombre !

On a même eu des pistes en latérite

Sur le causse avec le Ranger de Sylvie, une vue post-industrielle dans le syle Mad Max
(puisque, parait-il, on verra une Ural dans l'opus 4...)

J'ai oublié de le dire, nous étions plus de 40 à ce rassemblement !

Jean-Luc et Rémi en tête, un petit groupe s'est formé pour remonter Philippe.
Avant il roulait, maintenant il vole !

Vue de Saint Guilhem le désert :
Derrière l'abbaye, les branches du "Roi Platane" planté le 21 janvier 1855.

Au dessus de Saint Guilhem, le "Chateau du Géant", ruine minuscule (vue de là où nous étions...)

Au soleil (car il y en avait), la jolie enseigne du "Café de Pays"

La gourmandise.
Un des péchés de Pierre (et c'est -hélas- loin d'être le seul...)

Visite d'une entreprise d'où sortent des rangées de barriques...
...pas de bol, les pressoirs y broient des olives !
Tempo !
Depuis le temps qu'ils sont le commensal de l'homme, les canidés ont forcément derrière eux une longue tradition militaire. A l'instar de Rintintin ou Rantanplan pour les plus célèbres, ils participent depuis longtemps à tous les conflits, toutes les aventures.
Ceci dit, on a rarement vu des chiens sous-mariniers ou pilotes d'avion...
Donc Tempo est probablement le seul sous l'uniforme à - presque - prendre les commandes d'un véhicule. Disons qu'il remplit au moins le rôle de navigateur !
L'attelage est une Chang-Jang, BMWisée, mais à juste titre puisque les CJ latérales (de type M1) sont fabriquées depuis 1957 avec les outillages russes de la M72... elle-même étant le clone de la BMW R71 de 1937. (Oui c'est confus... On trouve des infos ici et ici, et un peu partout sur le web avec des versions différentes vu que tout ça n'est pas très clair !).

Ne vous méprenez pas !!!
En fait, sur la CJ, c'est Tempo qui dirige tout

De plus près, le célèbre uniforme de l'escadron canin de la Bayerische Motoren Werke,
une unité d'élite qui relègue dans l'ombre les chiens d'avalanche

Là ça rigole moins !!!
On sent le gars qui n'est pas là pour s'amuser, la guerre c'est vraiment un métier (de chien).
Maman est plutôt vêtue dans le style "Panthère rose"
Dans le mouton tout est bon
La balade c'est bien... mais ça creuse !
Aussi c'est avec le plus grand soulagement que les participants regagnent en fin de journée le mazet...
Suzanne et Philippe ont la réputation de bien faire les choses, mais là c'était carrément bluffant :
A notre arrivée nous constatons qu'un nouvel animal de compagnie s'est joint à notre groupe : un agneau de lait ! Bon, là il est un peu moins frétillant que dans les verts prés de sa jeunesse, mais beaucoup plus appétissant...
Mais avant d'y goûter, il faut en passer par l'apéro...
...et là les méchouiteurs (?) ont une arme terrible : les moules à la chose-là... à la sauce catalane ou provençale ? Je ne sais plus mais c'était absolument radical contre la morosité stomacale !!! (Mon Dieu ! j'y repense encore...)
D'ailleurs on a tout mangé, je voulais du rab (pour la 3eme fois...)... y'en avait plus !
Je me suis donc consolé - et abondamment - avec le méchoui, et je n'étais pas le seul...
A part ça (sur un fond de musiques récentes concocté par Philippe : Rolling stones, Doors, Dire Straits, et Jo Dassin) nous eumes droit aux magnifiques et délicats "goodies" confectionnés par Suzanne : de jolis porte-clés aux couleurs des "Irréductibles du Pays d'Oc"
Et puis jusque tard dans la nuit nous avons parlé de choses sans importance, et de mécanique(s), et du pilotage des avions, et de philo, et de l'avenir du monde, etc... (toutes choses auxquelles je ne connais d'ailleurs rien, mais si on ne devait l'ouvrir que lorsque on sait de quoi on parle...).

Adossé à son "Wjuga" Eric médite sur la vie et le sort des agnelets

Le tour de chant d'Elise (avec une belle reprise de "La lettre" de Renan Luce) !

Suzanne, toujours souriante, s'occupe aussi de prendre les photos.

Les moules....
Un délice qui roucoule dans l'estomac (à condition, toutefois, d'enlever les coquilles).

"Méchoui" vient d'un terme arabe signifiant"grillé à la braise".
C'est un peu douloureux (surtout au début) mais c'est très bon.

Juste pour les mécaniciens, la partie technique de l'opération

Ah !!! Au temps pour moi, ce sont les "Irréductibles" du Pays d'Oc

Habilement, je m'arrange pour être au mieux avec Sarah et Niels, de Classic Bike Esprit, afin de négocier un attelage neuf.
Balistique médiévale
Le lendemain, après une nuit vraiment reposante, je me réveille quasiment au son d'une trompette... médiévale !
Précisons : alors que d'autres jeunes gens s'éclatent avec des consoles de jeu, des soirées en boîtes ou des produits divers... Thomas, le fils de Suzanne et Philippe, donc, se shoote à l'histoire médiévale.
Et dans son cas ça va un peu plus loin que la simple passion aimable : armure, combat à l'épée, tir à l'arbalète et machines de siège. Je suis sûr que si on le laissait faire, il construirait un donjon dans le jardin !!!
Et comme il possède bien son sujet, c'est tout à fait passionnant : non seulement on a le droit de tirer à l'arbalète, mais aussi à la catapulte... le tout sur fond de considérations historiques, et comme on dit : ça envoie du lourd !
En ce qui concerne l'arbalète, c'est simple : faut être costaud, pour l'armer, la porter, viser, presser la détente, et avoir du bol. Pour toucher la cible.
Et le trébuchet c'est différent : faut être costaud, pour mettre en oeuvre, treuiller, installer, tirer la détente, et avoir du bol. Pour toucher la cible.
Tiens en me relisant, j'ai l'impression que c'est quasiment la même chose : le service militaire au moyen âge n'était pas fait pour les gringalets.
Je ne désespère pas, l'année prochaine, d'expérimenter le feu grégeois ou le supplice de la chèvre...

Thomas, l'archer du Roy !

Le maniement de l'arbalète est un art euh... balaise.

T'as ça dans ton jardin, toi, un trébuchet de 7 mètres ?

Alors d'abord, faut grimper dans la superstructure...

...ensuite on treuille pour baisser la flèche (et élever le contre-poids)

Là, on est presque à pied d'oeuvre.

On charge avec un projectile mortel

Bon. Afin d'appaiser les voisins Thomas ne projette qu'un Winnie rempli de flotte.
Et Pouf !
Winnie est satellisé au dessus de Grabels !
Là c'est une maquette avec un contrepoids de 40 kg, mais dans la vraie vie, avec un contrepoids de 10 tonnes, un projectile de 100 kg pouvait voler à 300 mètres.
Donc c'était réservé aux personnes possédant un très grand jardin.
A l'année prochaine
Voilà !
Je crois que maintenant vous savez tout de ce chouette rassemblement, et pour pouvoir revenir l'année prochaine, il faut auparavant rentrer chez soi. Ce qui je fis moi-même, toujours sur un filet de gaz, sous un soleil doux et revigorant.

Juste en repartant j'ai rencontré cet allemand avec une magnifique R50 série 2.
C'est sa moto de tous les jours, il trouve qu'il n'a besoin de rien d'autre...

Et pour conclure le voyage, une dernière pause au Viaduc de Millau
Et si ça vous fait envie, il va falloir jouer fin : avec 39 participants cette année on est proche de la capacité maximum du gîte de Suzanne et Philippe...
Et ne comptez pas prendre ma place, parce que j'y serai ! Et si je ne suis pas seul... Ah ben ça y est, on sera 40 !

Merci à Suzanne, Philippe, Thomas et au toujours actif Lucien pour l'organisation toujours plus grandiose, leur disponibilité et leur gentillesse, et merci à l'équipe des "Irréductibles du Sud" pour leur accueil !!!
Evidemment, un tel regroupement de machines n'étant pas passé inaperçu, nous avons eu les honneurs de la presse locale.
Voici donc le point de vue de Pascale Lajous, la charmante reporter du Midi Libre
Texte & Photos : PhiZo

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