Par PhiZo
Pourquoi les Milles vaches ?
Tout le monde l'a bien compris, ce rassemblement des Millevaches était celui de la résurrection après une interruption de 40 années.
Bruno et sa fille... Cette charmante personne fut certainement une des plus jeunes du plateau...
C'est donc sous l'impulsion du
Moto-Club de Meymac qu'on a vu affluer sur le plateau des individus épris de nostalgie... et de fraîcheur !
Et pour pour éviter tout amalgame entre les motards et les bovidés, rappelons que "Millevaches" provient du latin "Millevacas" qui signifie "Mille sources".
Mais rappelons aussi que c'est peut-être pas vrai tant que ça, et qu'entre de possibles origines celtes, germaniques, occitanes et bien d'autres, ben finalement on ne sait rien quant à la raison de ce toponyme.
Plus rationellement, certains prétendent que c'est une résurgence du vieux Gaulois "Miaubécan" qui signifie "Mille motos"... Ça se tient...
En tout cas, pour ceux qui avaient loupé le
rassemblement du Chemin des Dames (dont la date avait été décalée, justement pour permettre de venir aussi aux Millevaches), cette rencontre marquait le début de la saison des hivernales : pluie, froid, givre et longues nuits, effectivement la meilleure saison pour faire de la moto.
Mais qui ça intéresse ?
Pas mal de monde dites-donc...
Dés l'ouverture de la liste sur le site du Moto Club Meymacois les inscripions ont pleuvu
(ouais, ben c'est pas une erreur, c'est une contraction de "pleuvoir velu" et on a le droit !) comme à Gravelotte.
La limite initiale de 1000 participants est allègrement bousculée et c'est finalement plus de 2000 personnes qui ont répondu à l'appel !.
Certes c'était gratuit pour ceux qui pouvaient justifier de leur participation aux dernières éditions, mais quand-même, ça n'explique pas tout.
Un équipe bien préparée
Rien que dans le mythique triangle Clermont/Issoire/Ambert, pas moins de quatre (4 !) Amicalistes n'ont pas résisté à l'attrait de ce célèbre assemblement :
- "Mitch d'Enfer" avec son Ural-BMW gris souris, dont on ne peut vraiment pas dire de mal,
- Jeff "Onc'Couerch" sur un des plus célèbres Bitza Honda au monde...
- "Vincent le Terrible" de son côté connait aussi quelques malaises vagaux. Suite à de multiples avanies et avaries il ne sait plus à quel moteur se vouer (il en possède également plusieurs), et jongle entre démontages et remontage pour trouver lequel est le meilleur (enfin... le moins mauvais !).
- Moi-même, "PhiZo la main froide" avec la mule bleue. Bon, on se rappelle des tragiques évènements des 20 ans de l'Amicale...
Une semaine avant l'épisode qui nous réuni j'entreprends de remettre une indispensable boîte de vitesses sur l'Ural (pour que ça fonctionne mieux).
Cette modeste opération de maintenance est rapidement effectuée (j'ai l'habitude...), il suffit de visser à la place de l'organe d'origine, la boîte "mulet" (tout Uraliste digne ce nom possède au moins 1 groupe motopopulseur "change complet" qu'il emmène partout avec lui), puis de remonter tout le reste...(filtre à air, carbus, transmission, pont, roue et des bricoles). A l'issue de quoi je m'aperçois que le sélecteur est mal orienté : il tape dans le cadre et les vitesses ne passent pas.
Ce qui, sur une moto ordinaire, serait une opération bénigne, prend, sur une Ural 650, une dimension Ubuesque : le positionnement du sélecteur est réglé DANS la boîte, non seulement il faut tout redémonter, mais en plus il faut ouvrir...
Dans ces conditions, on comprendra que je partirais finalement sans faire le moindre essai...
Vous le croirez si vous voulez... mais tout cela ne nous a pas empéchés de nous retrouver comme convenu pour effectuer le trajet SANS LE MOINDRE SOUCI.
Bon ma boite de vitesses saute les rapports en pleine charge, et le sélecteur donnne l'impression de touiller avec une fourchette dans un container de déchetterie... mais ça roule (en fait j'ai noyé tout ça dans de l'huile, ça arrange bien les choses).
20W50 Mir Lub : met le feu aux gros cubes.
Même le Dnepr tourne du feu de Dieu, dans un épais nuage de fumée certes, mais ça tourne et ça ne tombe plus en panne !
Pour résumer, on a même rarement connu de voyage plus serein. Comme quoi hein...
Retrouvailles Amicalistes
Michel va faire un tour dans le Kawa KLX 3 roues motrices de J-C Vogel.
A Ussel on retrouvera même Dan (qui lui, était au éditions précédentes), et tous ensemble nous poursuivons jusqu'à Meymac - là, perception des médailles commémoratives qui nous permettront de revenir gratuitement dans 40 ans - puis on file jusqu'au site lui même, sur le plateau.
Là c'était un festival d'Amicalistes venus des 4 coins de la france !
Je ne les citerais pas par crainte d'oubli mais c'est par dizaines que se comptaient les connaissances !
Et on fait quoi là-haut ?
Scène de Bivouac Amicaliste : Michel, Sylvie et JPA font un concert...
Vincent gratte la gamelle.
D'abord on cherche une place pour se poser et planter la tente, le feu. C'est pas facile parce qu'il y a déjà foule... Et certains coins sont en pente...et d'autres trop loin du bois (donc de la buvette qu'est juste à côté, hein !).
C'est pas parce qu'on est là pour pas longtemps qu'il faut mal s'installer.
Et ensuite on piaille ! Dans la nuit tôt tombée, autour des feux de camp et des popottes amis et inconnus discutent, prétextant d'une moto, un écusson, un peu de châleur ou une bonne bouteille de "spécial", pour se trouver des points communs et des atomes crochus...
On se réchauffe à la popotte, à la musique, aux bons souvenirs, tous ces petits riens qui font les bons moments et les grands évènements.
C'est fini !
Vincent fait le plein sous l'oeil interessé de Michel (qui en a pourtant vu d'autres)
Et le lendemain, dans le froid piquant, il faut sortir du douillet duvet (pas facile quand on a encore 1000 clarines qui bourdonnent derrière le front) et se préparer, comme beaucoup, à prendre le chemin du retour.
Nul doute que certains resteront plus longtemps sur le site, mais la matinée n'est qu'un cortège ininterrompu de motos en partance, et même, pour pas mal, en dérive vu que la pente est raide et verglacée, et que quand ça va tout seul... c'est rarement là où on veut.
Adieu donc et à l'année prochaine certainement !
Nous sommes rentrés chez nous sans plus d'encombre, mais par un temps qui, pour le coup, avait nettement tourné à l'hivernal.
Ma boîte de vitesses n'a pas cessé de déconner, je me suis promis-juré de la changer avant la fin de l'année afin d'être prêt pour les
"Blaireaux".
Célèbres...
Evidemment dans la semaine qui a suivi, la presse spécialisée a mis l'évènement à l'honneur, et surtout distingué le meilleur de la crème de l'élite du dessus du panier : Mitch, jeff, Vincent (ben et moi ?)
L'hommage de MaxiMoto :
Et celui de LVM. Je ne sais pas ce qu'on dois admirer le plus : le joli top-case tout en polyester pailleté, probablement fauché sur une Goldwing, ou bien le fait que LVM présente comme une 125 honda "type S" (quelle précision !) ce qui est le croisement d'une bonne dizaine de machines différentes !
Et enfin, collector, dédicacé par "Vincent le Terrible" himself, l'article de jounal qui l'a rendu célèbre partout :
Le Dnepr Eternel ressucité : une moto qui a de la fuite dans les idées.
Par PhiZo
Blaireaux ???
La R75 porte-emblème de Michel
Le "Rassemblement des Blaireaux" est une sympathique rencontre de motos anciennes organisée par l'invincible AMADA (Amicale des Motos Anciennes Drôme-Ardèche)...
Elle est statutairement réservée aux 2 roues d'avant 1970 (donc, dans l'esprit, accessible aux Ural de tous millésimes) et on y voit donc nombre d'Amicalistes (y compris parmi les organisateurs).
Vous avez bien regardé ?
C'était le XVIIIeme Blaireaux-Treffen !
Et pour éviter tout amalgame entre les motards et les plantigrades, rappelons que "Blaireaux", en Ardèchois signifie... bien... euh... "Blaireaux".
Ceci dit, le Blaireau (ou blaireautin quand il est jeune, mais il n'y en a, en général, guère) étant un mammifère carnivore, à la fourrure épaisse, débonnaire mais qu'il faut pas chercher non plus...
Gardons-nous bien de tout amalgame, sous peine d'avoir maille à partir avec les mustélidés...
Tests peu encourageants
Ça patine...
Par une de ces coïncidences qui n'arrivent qu'en hiver, le week-end précédant l'évènement ici-relaté, il neige. Je saute donc sur cette occasion de vérifier ce que vaut une Ural 1 roue motrice dans la neige... Vite vu ! Moins de 2 mètres parcourus sur l'élan et le truc est coinçé, même en marche arrière la machine patine dans ses propres traces :
J'appelle donc Didier pour lui dire que "les Blaireaux, pourquoi pas, mais si les conditions de roulage sont mauvaises, ils ne faut pas compter sur moi".
Et que si je vais là-bas c'est pour m'amuser et qu'il faut pas pousser.
C'est un homme raisonnable, il comprend tout à fait mes inquiétudes, et me propose de me rappeler la veille du départ pour me tenir informé des conditions de circulation. En effet, nous devrons passer plusieur cols, et le moindre enneigement peut être un obstacle.
Vendredi soir
Didier me rappelle ponctuellement pour m'informer que la récente vague de chaleur qui a submergé la France (ah ?), et en particulier la Haute-Loire (ah bon ?), et avec un caractère tropical sur l'axe Estables/Gerbier-des-Joncs (nooonnn ?), a complètement fait fondre la neige, et que les routes sont dégagées (Quel bol !)... Youpi !
Dans la foulée j'appelle Vincent pour lui transmettre la phrase codée "demain, 8 heures" et je vais faire mes bagages.
(En y réfléchissant bien, il y a quand même, dans les propos de Didier, un je ne sais quoi de patelin, mielleux, façon Bernard Madoff...)
Mais bon...
Samedi
...à 8 heures du matin, un vrombissement impétueux me tire des limbes : c'est le code signifiant que Vincent a parfaitement décrypté le message de la veille et qu'il arrive sur son fringant Dnepr Eternel.
C'est donc le moment de se lever puisqu'il est encore à 2 kilomètres et que dans 1/4 d'heure il sera là.
...
Et après quelques péripéties briochées et caféinées, nous voici donc partis nez au vent (frais) par-delà monts et vaux, vers notre destin de Blaireaux
Didier, Michel et Henri au chevet de la R75 toute neuve
En fait, à la première côte, un grand bruit (façon train qui déraille) synchronisé avec une perte de motricité me rappelle... que je n'ai toujours pas changé cette fichue boîte de vitesses !
Mais maintenant c'est un peu tard non ? Et bien tant pis, à chaque fois que ça saute je remouline le machin à grand coups de pied et ça finit toujours pas repartir... En général sur le mauvais rapport.
C'est au Puy-en Velay que nous retrouvons par hasard Henri et Michel sur leurs R75 respectives. Michel vient juste de prendre livraison de la sienne, elle est briquée à neuf, et le compteur affiche... 0 km !
Comme nous devons, nous, rejoindre Marie et Didier, nous nous séparons bientôt, mais on va se revoir, c'est sûr !
Le Scarabée ronge son frein...
Quelques kilomètres plus loin nous effectuons donc la jonction avec nos amis. Didier sort lui aussi pour la première fois son "Scarabée" cette fameuse machine à 2 roues motrices, construite sur une base BMW, et ne comportant pas moins de 3 ponts, le tout monté sur des roues "galettes" (et terminé au cours de la nuit précédente).
L'outil est impressionnant et Didier assure que dans la neige, crabotté,
"l'efficacité de ce coléoptère arrache des larmes aux motobineuses, et les 4x4 se cachent pour mourir".
A bien y réfléchir, il ne parle pas trop du freinage... Mais effectivement, ceci ne nous regarde pas.
A bien y réfléchir, aussi, pourquoi Didier regarde ailleurs en sifflotant lorsque je parle de l'état des voies de circulation ? hein ???
C'est donc joyeusement que nous prenons la route de la montagne...
Il y a bien par-ci, par-là quelques plaques de neige sur la route, mais ce n'est rien...
Ce n'est rien effectivement à côté de ce qui nous attend !
Vincent, jamais tant heureux que lorsqu'il peut jouer dans la neige
On nous a menti et il y a de plus en plus de neige sous nos roues. Bien sûr cela ne gène pas les ceusses qui ont des attelages avec des roues motrices partout (façon Scarab' ou Dnepr MT16), mais la pauvre Ural n'en peut plus de déraper.
J'essaie de slalomer entre les zones glissantes, mais ça n'est guère aisé et chaque reprise d'adhérence sur le bitume se traduit par un grand coup de raquette dans la transmission... Ils veulent finir de flinguer ma boite ou quoi ?
Heureusement, dans un dernier effort surglissant, nous arrivons bientôt aux Estables, célèbre station de ski alpin de la Haute-Loire...
Où nous retrouvons Henri et Michel aux prises avec une fuite d'hile sur la R75 toute neuve. Très opinément, un vieux joint de cache-culbuteurs étanchera le phénomène, et c'est tous ensemble que nous repartirons vers des cieux plus sereins.
Talonné par Vincent, Michel au guidon de la R75 !
Mais la route des cieux n'en finit plus de monter, et la neige de recouvrir le sol... L'Ural glisse et dérape de plus en plus, la moindre déclivité doit se vaincre sur l'élan, bref la fin du voyage est proche (pour moi) lorsque sur un ultime patinage j'ai l'idée qui va me sauver : je saute sur l'arrière du siège et n'en bouge plus...
Jusque-là, ça va...
Penché en avant, les bras tendus certes, mais le surcroit de poids sur la roue arrière semble donner juste ce qu'il faut d'efficacité à mon pneu de route (largement usé) pour lui permettre d'accrocher dans la neige... et ça passe ! Ça se dandine certes, ça veut aller tout droit dans les virages, mais si je reste bien en seconde, sur le couple, et que je fais mine, ni de m'arrèter, ni d'accélérer, ben ça avance, et même, ça grimpe !
Incroyable mais frais ! Parce qu'avec la température qu'il fait, ça ne risque pas de chauffer... Non seulement ça caille mais se met aussi à tomber (à l'horizontale, comme si c'était possible !) une espèce de neige froide et piquante qui rentre partout. Ici on appelle-ça la "burle"...quelle merde !
Ça commence à "burler" !
Et puis soudain ça bouge devant ! Des gars en combinaisons oranges, avec des talkie-walkies qui nous font signe de ne pas passer...
Oui mais moi, si je m'arrète, je repars plus... Alors on fait "oui de la tête"... et on passe devant eux à notre train de sénateurs, nous enfonçant dans un épais brouillard blanc.
Je suis maintenant devant la colonne, non pas que j'ai des capacités d'éclaireur, mais comme je suis le moins bien équipé mes camarades préfèrent pousser le boulet plutôt que le tirer...
Quant à eux pas de problèmes, le MT16, le Scarabée et les 2 types Russie adooooorent ces conditions de roulage...
...qui ne s'améliorent guère ! Casque fermé, la neige fondue ruisselle et je ne voit rien, écran ouvert la burle rentre partout et me brûle les yeux ! Il me faut mettre la main gauche en protection sur le coté droit du casque et conduire comme ça.
Les deux R75 poursuivies par un chasse-neige
Tiens une petite lueur au loin... RAHHHHPUTAIN !!!!!!! Une muraille d'acier se dresse en travers de la route à quelques mètres devant moi !
En fait un ENORME chasse-neige arrive droit sur nous, masqué par les bourrasques ! Il pile vers la gauche, je l'évite en dérapant, derrière moi Vincent escalade le talus au risque de se renverser... ouf c'est passé ! Et derrière lui encore un autre (dont le chauffeur gueule comme un putois, ça on l'a bien vu !)...
Alors non seulement ces gars-là roulent au milieu de la route, mais derrière ça n'est guère mieux dégagé... (Accessoirement on comprend aussi pourquoi les types aux talkie-walkies couinaient... la circulation étant coupée précisément pour permettre aux chasse-neige de faire leur boulot correctement... c'était compter sans les Blaireaux...).
Pour résumer, on a eu plus de 20 bornes de ces conditions (avec plusieurs chasse-neige !), la visibilité étant parfois telle que pour suivre la route, invisible, il suffisait de viser entre les piquets de déneigement.
On y est !
Mais les meilleures choses ont une fin, et passé la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée nous retrouvons des conditions plus... descentes, qui nous mènent jusqu'à Saint-Pierreville pour y joindre nos camarades Blaireaux.
Un joli attelage BMW + Steib
(ici intervient un pénible événement : alors que je fais remarquer - finement - à mes camarades que finalement, vu comment la Mule Bleue avait crapahuté du feu de Dieu, on pouvait se demander à quoi ça servait, finalement, d'avoir 2 roues motrices, c'est d'une seule voix qu'ils m'ont répondu "Sans toi, Stevy Boulay, on serait passés à 50 km/h !". J'ai vu comme un éclair de folie dans leurs yeux...)
Les forces de l'Axe ont faillit avoir raison de la Gnome & Rhone AX2
Nous retrouvons donc, disais-je, nos camarades Blaireaux dans la grande salle communale, occupés à finir leur repas. A peine le temps de dire bonjour et de croquer quelques rogatons qu'il nous faut remballer la cantine et repartir pour la célèbre balade
(oui, si on avait roulé à 50km/h, on aurait eu le temps de manger...).
Bien sûr on a perdu de l'altitude et il fait
plus chaud moins froid... donc la neige a fondu et il pleut...
Petits problèmes de transmission primaire et d'embrayage
Mais qu'importe ! C'est tous ensemble que nous goûtons les jolis paysages ardéchois, les routes virevoltantes nous menant même dans des coins peu fréquentés où on s'est littéralement fait Chier.
Un morceau de chambre à air perdu dans le réservoir du Dnepr Eternel ???
Bien sûr, je parle-là du petit village de Chier, lui même scindé en deux pôles d'habitations : Chier-Haut et Chier-Bas. On ignore si une quelconque rivalité anime leur autochtones respectifs, mais rien que l'idée en est réjouissante.
Et après quelques péripéties : perte du guide, puis de l'itinéraire, sortie de route pour un joli panier Précision, perte d'un axe de roue sur la Gnome-Rhone AX2, etc... des broutilles vous dis-je, nous arrivons à Privas.
And the winners are...
Henri, PhiZo, Vincent, Didier sur le podium
La petite capitale de la châtaigne, aidée du Conseil Général et de quelques sponsors locaux nous a mitonné une sympathique réception : musique, goûter, et remise de trophées.
Le grand vainqueur est ce participant venu de Bretagne, par la route, avec sa machine de collection !
A coté on se sent humbles... Malgré tout, notre prestation de passeurs de cols nous vaudra une distinction chacun.
Alors là, j'ignore sur quel critère se fait l'attribution, mais je constate que Didier, Henri et Michel qui roulent en BMW gagnent des paquets de bonbons (à la châtaigne), alors que Vincent et moi-même, en machines russes recevons... des triangles de pré-signalisation !
Bravo les gars, bel esprit !
Le bivouac
Didier, Marie et Vincent... on est pas bien là ?
Puis nous quittons Privas et ses châtaignes pour rejoindre notre gîte, ce nid d'aigle qui domine la ville de plusieurs centaines de mètres, au dessus de la Côte du Barron.
Henri, Michel et Gérard gardiens du feu
Curieusement, cette année, il y a peu de volontaires pour le camping et quelques rares tentes seront érigées dans le champ de neige... boueuse. Les autres iront squatter les préaux et salles communes du gîte...
...mais bien sûr pas avant la fin du repas qui réunit tous les protagonistes de cette journée pas comme les autres. Comme d'habitude, au fur et à mesure de l'avancement de l'excellent repas les conversations et la camaraderie gagnent en volume.
Puis les couche-tard se retrouvent encore autour du brasier pour causer boulons, et c'est finalement très tard (ou très tôt) qu'on va se coucher, vanné de tant d'émotions.
Les clés du mystère
Quelques minutes plus tard, le lendemain matin, Didier qui s'est levé pour satisfaire un besoin naturel, me réveille : "pssst pssst"
En fait, dans des circonstances peu claires, Vincent a fait tomber dans la neige les clès de son puissant véhicule... Ha ha ha ! Mais par un coup de chance, elle sont encore visibles, et ce n'est que grâce à notre présence d'esprit qu'il est immédiatement remédié à la situation...
Oh ! Un trousseau de clés abandonné dans la neige !
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Vite ! faisons quelque chose !
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Ca va comme tu veux Vincent ?
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Mais quand-même, une question me trotte dans la tête : lorsque Didier va pisser le matin... Pourquoi se retrouve t'il à côté du Dnepr ?
Vous ne pensez quand même pas la même chose que moi ? Vous ne croyez pas que.... Oh non !!!!!
Fin des réjouissances
Après un petit déjeuner revigorant, pendant qu'une partie des participants effectue une promenade, nous qui avons de la route nous rangeons nos affaires : il faut rouler les duvets humides, plier les tentes mouillées, ranger le barda dégoulinant dans les attelages trempés, démarrer les machines rouillées et les amener en haut de la montée boueuse...
Vas-y Marie !!!
Tout ça dans le froid, c'est dire si avant de partir on apprécie la célèbrissime soupe au lard avec des morceaux gros comme ça dedans !
Et on perçoit aussi les diplômes et les plaques commératives hé hé...
Puis nous prenons la route vers le nord , sans Henri et Michel, prévoyant cette fois-ci d'éviter les cimes enneigées. Les Blaireaux 2010, c'est fini...
Un terrible accident !
...mais pas les péripéties, car intervient ici un tragique évènement, fruit d'un enchaînement de circonstances inéluctables, je sais pas si tout le monde va suivre...
Donc, afin d'éliminer le facteur "météo", nous repartons direction Aubenas, par la joyeuse route du col de l'arénier (on ne se méfie jamais assez des arachnides).
MAIS comme la route poudroie et que ma boite de vitesses merdoie, mes camarades me somment de rouler DEVANT.
Ce que je fais donc, à grand renfort de craquements lors de l'ascension du col, et me laissant glisser tel une libellule lors de la plaisante descente. Bien sûr, je gaffe dans le rétro de ne semer personne... plusieurs fois je m'arrète pour attendre mes camarades
(disons que si eux-aussi roulaient à 50km/h parfois, hein...).
Bref, à un moment, il est évident que du louche se trame, je fais donc DEMI-TOUR, croise 500 mètres plus haut mes compagnons arrètés sur le bord de la route, puis je fais un SECOND demi-tour, pour me garer DERRIERE eux...
En fait il y a un problème de freinage sur le Scarabée, que Didier s'emploie à résoudre en retendant le câble, je crois. Normal, la machine est assemblée de frais et on vient de faire de la montagne, il y a des jeux à rattraper. Bon ça repart...
MAIS comme ma boite justement fait de drôles de bruits ET qu'on est dans une descente, je passe juste la seconde, me proposant d'embrayer dans la descente, sur mon élan... Une première tentative bloque curieusement la roue arrière, comme si d'un coup j'avais une compression de Norton Manx... seconde tentative... pareil !
Mais bon je suis déjà sur la route et je double Didier en roue libre... Or sa réparation n'a pas trop fonctionné et donc au moment où je le double... IL CROIT que mon moteur est en marche, et JE CROIS qu'il freine pour me laisser passer...
....
Quel suspense hein !
....
Ben oui ! Je passe devant lui, embraye, bloque ma roue, et une fraction de seconde plus tard je suis propulsé en avant par tout le poids du Scarabée qui vient de me percuter.... Un terrible accident !
Vincent : l'accident dans la joie !
Alors forcément c'est l'occasion de sortir les fameux triangles de présignalisation (je savais bien qu'ils allaient pas tarder à servir ceux-là). Et de diagnostiquer les dégats :
- Marie : Bien que fortement secouée lors de la collision, elle ne nous a même pas traités de connards... C'est une fille en or !
- Didier : Bien que ça commence à le mouler sérieux ces conneries, il conserve son empire sur lui même et reste bon camarade... C'est un type en or !
- Scarabée : En fait didier a appuyé tellement fort sur la pédale que la came de frein a tourné entre les machoires (je vous laisse deviner comment c'est possible...), la pédale pend vers le sol, et les tentatives de réparation sont vaines.
Heureusement il y a le frein avant.. Ah ben non, parce que lui-aussi lui aussi il est mou du genou, mais depuis le départ.
Ben celui du panier alors ??? Moui... mais son pouls est faible...
- Mule Bleue : Le bon acier russe a localement cédé sous l'assaut du panzer allemand, mais heureusement pile-poil entre le feu et le catadioptre. Rien de grave mais le beau galbe de son garde-boue a subit une facheuse inversion de courbure. (C'est marrant, ça me rappelle les Coupes Moto-Légende 2007, j'avais alors reçu un Dnepr...).
Rien de trop grave finalement et qui ne nous empèchera pas de rentrer doucement (et prudemment) dans nos foyers mais ça prouve bien que les accidents hein...
Mais pourquoi ?
...J'ai attendu un peu avant de le dire à Didier... J'essayais de démarrer la Mule Bleue... avec la marche arrière enclenchée !!!
Probable que j'ai actionné le levier par inadvertance, ça arrive parfois, mais on s'en rend compte lorsqu'on essaie de kicker.
En tout cas c'est drôlement solide ces boîtes russes, parce qu'ensuite, non seulement ça fonctionnait toujours, mais ça marchait même mieux qu'avant !
Epilogue
Tu sais Didier, j'aurais voulu me faire entrer dedans, c'est l'endroit que j'aurais choisi...
Nous sommes tous rentrés chez nous vers Le Puy, Issoire, Clermont, tous très satisfaits de ce week-end fort en émotions.
Par la suite j'ai reçu ce mail de Didier :
"...un quart d'heure apres vous avoir quittés, drôle de bruit dans la roue arriere : l'élargisseur de voie adaptateur etait en train de se faire la paire, pas de cric, pas la bonne douille (je pense à tout !)...
Coup de fil aux enfants, aller et retour à la maison (15 km), demontage de la roue, la came avait bien tourné mais rien de cassé, remontage et arrivée a 18h30 sans autre soucis"
De mon coté, je n'ai pas repris la tôlerie sur la Mule Bleue, un coup de peinture a suffit...
Et merci à toute l'équipe organisatrice du Blaireaux-Treffen pour ce bon week-end chargé ET réussi !
Merci à mes compagnons de route pour leur indulgence !
Que rajouter d'autre ? Ah oui, le Blaireau est un "puant" (...animaux des bois qui dégagent une odeur forte et repoussante : fouines, putois, renards, etc...). A la fin du week-end ça se confirmait nettement...)