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LA PREMIERE VOSGEOISE !
Il ne faut pas confondre...
Merci à Monsieur Hachette pour son dictionnaire !
Le mieux, pour bien comprendre tout ça, c'est de demander à quelqu'un qui y était...
Tibono™® (le seul véritable), raconte-nous...
Suivant l'exemple de l'hivernale au Chemin des Dames de notre bon Jean-Phi, le camarade Lénine ajoute au catalogue de l'Amicale une nouvelle hivernale à 5 € : La Vogeoise. Il s'agit là non d'une concentration sur site, mais plutôt d'une grande ballade partant du Bassigny et traversant La Voge d'Ouest en Est, ponctuée de visites culturelles et de dégustations du cru. A ce tarif, le confort est évidemment annoncé comme sommaire, point d'eau et feu de bois : c'est tout
Vendredi 6 février 2009
Départ de région parisienne le vendredi en fin de matinée, dans les meilleures conditions : huile fraîchement vidangée, filtres à air et à huile neufs, bougies neuves, coffre garni de victuailles, météo souriante, bières au frais dans le panier. Le point de ralliement est à Coiffy, près de Bourbonne les Bains ; les 300km sont avalés sans difficulté jusqu'au lieu de camping.
J'y retrouve évidemment le bon Lénine, en compagnie de Laurent notre trésorier, et de Michel et Bruno venus tous deux du secteur de Vichy avec leurs Oural, respectivement Tourist et Rétro. Mon Ranger est le troisième side arrivé (Laurent et Lénine sont en auto). Peu après avoir dressé ma canadienne, un bruit de flat : c'est p'tit Dom avec son BMW attelé.
Nous nous réchauffons autour d'un bon feu accompagné de quelques bières alternées d'un peu de vodka, puis le jour tombant nous descendons à pied vers le centre du village où nous attend la promesse d'une potée magistrale préparée par Nelly, celle pour qui Lénine se l'est coupée (la barbichette, bien sûr, repoussée depuis).
Soucieux de ne pas rater la potée, Mickey et son chauffeur Loulou se décident à arriver ; nous les rencontrons en chemin. Le Dniepr à moteur deudeuche tracte la belle remorque Ukrainienne récemment rapatriée par le Président ; l'ensemble est impressionant notamment par sa longueur. Heureusement, Loulou manie l'attelage avec dextérité et fait demi-tour en direction de la potée.
Bon, où est-elle, cette potée ? Que nous a dégotté Lénine ? La Maison du Vin, tiens donc ! Laurent, producteur-récoltant et Véronique, son épouse, nous accueillent autour d'une grande table ; et nous donnent plus qu'un aperçu de la production locale : nous enchaînons vin après vin, les verres ne restent jamais vides bien longtemps.
Bruno prend peu à peu une dimension mystique avec des prédicats tels que "on préfère le vin d'ici que l'au-delà" ; cela lui vaudra d'être nommé à vie Curé de l'Amicale. Un curé chez les soviets, voilà qui nous manquait ! La potée est bienvenue et excellente, malgré les approximations de Lénine, qui a rapporté de ses commissions du lard fumé en place de demi-salé, et des oranges non traitées au lieu de navets.
Nous ressortons de là bien tard, avec quelques bonnes bouteilles sous le bras ou en commande, et avec les yeux bien embués. Toutes ces fatigues pesant, nous grimpons à sept sur le Dniepr (trois sur le side, quatre sur la remorque) pour remonter au camping. Si je compte bien, nous étions huit au départ ? Ah oui, tiens, Lénine a raté le coche et court derrière nous en gueulant (enc..és !). On est morts de rire et évidemment, bons camarades, nous ne l'attendons absolument pas.
Peu après, c'est dodo ; pas pour tout le monde car la veillée se poursuit pour les plus vaillants : Mickey en donnera un aperçu le lendemain : "on a remonté le Mékong à quatre pattes !". Nuit légèrement humide, mais pas trop froide.
Samedi...
...matin, nous remballons les guitounes : Coiffy, c'est fini. Cette fois, on roule ! Malheureusement, il bruine et nous serons toute la journée arrosés d'une sauce variant du crachin à la petite pluie. Le seul moment où il n'aura pas plu, ce sera lorsqu'il neigera !
La première halte a lieu à Soyers, où un Ancien nous montre sa collection privée, essentiellement composée de véhicules militaires mais aussi d'accessoires de même époque, notamment du matériel de transmissions. On y voit de gros camions (les grands et petits garçons aiment ça !), des half-tracks, jeeps et scout-cars, cantines mobiles ...

Le clou de sa collection est une ambulance Américaine GMC de 1917 ; et nous nous intéressons également beaucoup à son Weasel, véhicule amphibie à chenilles que le propriétaire démarre pour nous permettre d'apprécier son parfait état de marche.
Tous les véhicules sont intéressants à voir de près, le plus attentif aux détails étant certainement Mickey, qui discute en connaisseur avec le propriétaire. Après un long moment au milieu de ces merveilles, nous prenons congé, impressionnés par la quantité de travail effectuée pour restaurer et présenter tous ces véhicules.
Suit une jolie ballade qui nous mène en forêt, jusqu'au musée de la Résidence des Maîtres Verriers à Hennezel-Clairey. Y sont présentées trois activités historiquement pratiquées dans la forêt environnante : le verre, le bois, le fer ; et en complément la broderie et la résistance lors de la seconde guerre mondiale.
Notre premier pôle d'intérêt sera toutefois le réfectoire mis à notre disposition pour déjeûner au sec et au chaud ; avec en prime l'accès à la cuisine pour réchauffer notre frichti. Le gardien est bien sympa, nous partageons un coup de vodka lorsqu'il est rejoint par M. le Conservateur qui, fort aimablement, entame de doctes explications sur telle ou telle particularité.
Mickey, conscient que ventre affamé n'a point d'oreille, écourte la leçon de culture en prétextant la route à faire. Nous replongeons dans nos gamelles, à l'exception de p'tit Dom qui pique du nez dans un demi-sommeil pour récupérer d'un coup de moins bien. Une fois repus, et le ménage fait (le Préz a fait une démonstration réglementaire de corvée de serpillière) nous visitons tout de même le musée.
A la sortie, un canon de 88 Autrichien de 1875 nous donne l'occasion d'une belle photo de groupe. Le Conservateur aura eu le temps de nous expliquer qu'il a été exhumé et restauré dans les années 90 après avoir passé une cinquantaine d'années enterré dans une cour d'école ; il avait été caché là afin d'éviter que les Allemands ne puissent l'utiliser.



Ajoût du 11 octobre 2009 :



Nous reprenons notre ballade, cette fois en direction de Moscou. C'est une localité pour laquelle, là encore, notre bon Conservateur avait l'explication historique (comme quoi on l'a tout de même écouté !) : ce sont des grognards de Napoléon qui, de retour au pays, on baptisé leur lieu d'habitation du nom de lieux marquants de leurs campagnes tels Moscou donc, mais aussi Jérusalem, Jéricho ...).
Cela va de soi, nous immortalisons cette visite par quelques photos, tout en plaisantant avec un sympathique automobiliste du cru, arrêté par nos attelages élégament dispersés en vrac en travers de la petite route.
L'après-midi tendant à s'écouler, nous poursuivons vers l'Est par de bien jolies routes, et en compagnie de chutes de neige qui prennent le relai de la pluie. La direction est cette fois la distillerie Lecomte-Blaise à Nol ; nos sites culturels sont donc issus d'une sélection des plus rigoureuses.
Mes gants qui avaient jusqu'ici plutôt bien résisté à l'humidité déclarent forfait et passent en mode éponge glacée.

La dégustation arrive à point pour rétablir la circulation sanguine jusqu'aux extrémités ! On goûte un peu de tout, dans le désordre ; la tenancière débordée laisse Mickey officier derrière le comptoir. Grave erreur. Inspection en règle du frigo, apparition de cadavres de bouteilles, on prétend qu'elles étaient déjà quasi-vides et on poursuit.
La jeune femme râle en voyant Mickey baffrer des griottes directement dans le pot, avec une cuillère à absinthe qu'il plonge et replonge goûlument et un peu salement, car la cuillère à absinthe, c'est plat avec des trous : bruits de succion, dégoulinures de moustaches sont au programme.
Parait que ça ne se fait pas, que maintenant elle est obligée de nous laisser le pot de dégustation qui est désormais hygiéniquement impropre à servir d'autres clients. Angélique, Mickey prétend effrontément que personne ne l'a vu, et repose le pot pour boire au goulot un bon coup d'alcool de violette !
Ensuite, nous passons à l'absinthe que Mickey surdose très largement (il fait des Flamby, commente Loulou). C'est tellement fort en goût qu'on redilue dans le verre en ajoutant une rasade d'alcool de violette, sur les conseils de notre hôtesse (à mon avis, elle a fait son deuil de la bouteille de violette).
Le résultat est acceptable mais avec un petit goût de savon médicamenteux, nous arrêterons là nos expériences. Nous repartons avec quelques bouteilles dûment payées en compensation du bordel mis, et un demi-pot de griottes gratuit, conquis de haute lutte.

L'étape suivante est chez p'tit Dom, à la Ferme aux Moineaux. Nous sommes invités à boire un coup de cidre. La neige tombe régulièrement, nous en sommes tout heureux, les sides grimpent vaillamment la route jusqu'à la ferme. Visite de l'étable le temps que p'tit Dom finisse d'arranger la litière et distribuer à manger à son bétail ; on passe ensuite un bon moment attablés au chaud autour de quelques bouteilles de cidre avant de redescendre quelques centaines de mètres finir la soirée devant le chalet de Lénine.
Nous déployons pour l'occasion la grande tente (matériel de l'Amicale) amenée dans la remorque de Loulou et Mickey. Une grande table, trois bancs, une sono et quelques lampions plus tard, nous sommes installés à l'abri de la neige et du vent. Il était temps, c'est l'heure de l'apéro !
Le froid est toutefois vif sous la tente. Lénine a fait un bon feu dehors, mais pour en profiter il faut supporter la neige qui ne cesse de tomber. Nous poursuivons avec un grand plat de lasagnes bien chaudes préparées par Lénine, c'est bon !
Angelo annonce par SMS qu'il n'est plus qu'à une cinquantaine de km de là, Sophie se laisse convaincre au téléphone de venir nous rejoindre, et le groupe se complète ainsi tard le samedi soir. Michel et Bruno sont couchés, je rejoins ma tente peu après, déjà couverte de deux centimètres de neige. Je suis obligé de retourner sécher mon duvet près du feu de camp, l'eau a réussi à s'infiltrer après cette journée sous la pluie.

Dimanche
Au matin, après avoir bien dormi, le froid est raisonnable et la neige ne tombe plus. Contrôle de la température extérieure au thermomètre de précision de Lénine : -1,6°C. Le Préz a droit au café servi au lit par Bruno, lequel reçoit en retour le baise-main dû à son rang ecclésiastique.
Après le café chaud, chacun commence à ranger. Lénine et Mickey s'acharnent à souffler en tous sens dans un éthylotest récalcitrant, sans grand succès mais on rigole bien. Trêve de plaisanteries, ceux qui ont le plus de route commencent à partir, je dois faire de même. Mon Oural encore couvert de neige démarre après quatre ou cinq coups de kicks : quelle brave bête !

Au revoir à tous, et en route.
Le retour sera sans difficulté, hormis la température qui oscille entre 1 et 2°C avant de s'élever un peu en fin d'après-midi ; alors que mes bottes et gants sont encore bien humides donc glacials. Tout cela s'arrangera avec un bon gros dodo au chaud !
Merci à tous pour ce beau week-end !


Texte et photos : Un Tibono™® sinon rien

image : au bon fromage

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