Evidemment, nous parlons ici des anciennes machines, tout un chacun
sachant que les Ural du XXIeme siècle et des suivants, bardées de
freins à disques
périmétriques, de plaquettes au carbone et gérées par des joyeusetés
électroniques ne sont plus concernées par ce problème du siècle dernier
: après en avoir tant bavé pour faire avancer le bazar... réussir à
l'arrêter.
Evidemment, on applique les indications de la revue technique (le
célèbre "guide pour l'utilisation"...) :
Indications auxquelles on ajoutera quelques recettes fréquemment
utilisées par les Amicalistes chevronnés :
- Nettoyer, régler et graisser les commandes (mais pas les
garnitures
hein !).
- Régler les mâchoires pour qu'au repos elles affleurent les
tambours
mais sans les toucher. Attention re-vérifier ces réglages une fois la
partie cycle "chaude", car des garnitures qui frottent en permanence
dans les tambours peuvent amener des dommages conséquents.
- A
l'avant, régler la tringlerie du double-cames.
L'écartement entre les chappes de la tringle doit correspondre à
l'entraxe des biellettes au repos (donc, normalement à l'entraxe des cames, mais personne n'est parfait...). Et si les mâchoires portent mal dans le tambour,
c'est sur les vis d'ajustements des mâchoires qu'il faut agir.
- A
l'avant comme à l'arrière la bonne position c'est quand
les biellettes de commande sont perpendiculaires, sous l'effort, aux tringle
et câble de commande. C'est effectivement là que le rendement sera le meilleur.

- La pédale du frein arrière n'est pas très accessible. En rognant le dessous du caoutchouc du cale-pied, on remonte un peu la pédale et on gagne en course. Mais attention, bien immobiliser le caoutchouc pour éviter qu'il tourne, sinon il y a un risque de freinage involontaire... :

- Remplacer la garniture d'origine (certes
inusable), par un matériau moderne, plus tendre et plus efficace.
N'importe quel spécialiste du freinage sait faire ça. Les
anciennes
garnitures sont "dérivetées", les machoires dégraissées et sablées,
puis une nouvelle garniture est collée. Il en coûte environ 20 € la
paire (printemps 2007). Ne pas oublier de "détalonner" les nouvelles
garnitures.

- Si possible faire tourner les nouvelles
garnitures au diamètre des tambours (sinon il faut attendre que ce
travail soit fait par l'usure naturelle).

- Remplacer le câble du
frein avant, qui s'allonge sous l'effort, par un câble plus gros. On
peut trouver jusqu'à 3 mm. de diamètre.
- Un
problème trés fréquemment rencontré sur les DneprUral est dû à la
conception même de la transmission : l'huile du pont fuit à travers le
joint et coule dans le tambour.... Et une fois les garnitures
graissées, il n'y a plus grand chose à faire !
Ce problème a
été partiellement anticipé lors de la conception de la machine
puisqu'un dispositif d'évacuation est prévu pour l'huile qui
s'échappe...
Malheureusement, ça ne fonctionne pas toujours trés bien, on peut donc
prendre les précautions suivantes :
- Vérifier que l'orifice d'évacuation
situé sous le pont est bien débouché :

- Percer le bouchon de remplissage du pont pour effectuer une
mise à
l'air (pour brancher un reniflard anti-poussière, on peut
utiliser un petit graisseur donc on a
enlevé le ressort et la bille). On évite ainsi, lorsque le pont
chauffe, que la légère montée en
pression ne chasse l'huile au travers du joint :

- Utiliser de l'huile épaisse, certains ont même utilisé de la graisse (comme dans les boîtes de vitesses des Enfield) :

- Les joints neufs ont parfois les trous mal débouchés. Dans
ce cas
supprimer proprement les opercules avec un emporte-pièce
plutôt que de faire une simple perforation (sans bavure le
joint plaquera mieux). Attention, ne pas oublier
la perforation supplémentaire pour le trop-plein !

- Comme les joints russes sont "un peu" rigides, il est
parfois
intéressant de retendre le ressort de la lèvre ( on enlève le
ressort,
on
déboîte ses extrémités en les "dévissant", on coupe 1 à 2 mm. sur la
partie la plus
grosse, puis on remboîte - il faut pour cela vriller la partie pointue
de 2 ou 3 tours, l'insérer dans l'autre extrémité, puis relâcher, elle
se "visse" naturellement, la boucle est... bouclée !)
- Avant de monter le joint, on vérifie que le trou
d'évacuation n'est pas obstrué :

- on met de la pâte à joint souple sur le pont ainsi que sur
le couvre-joint afin d'éviter les fuites par infiltration, puis on met
le joint en place.
- Attention ! Afin d'éviter de blesser sa délicate lèvre
sur
le
moyeu souvent peu ébavuré, le ressort n'est remis qu'après
positionnement.
- On aligne les orifices d'évacuation :

- On remonte (là aussi il y a une position pour le
couvre-joint) et
on serre régulièrement, c'est fini. Une auscultation après usage le
montre ci-après : une fois la rondelle "couvre-joint"
démontée, on aperçoit le joint, ainsi que l'orifice d'évacuation de
l'huile, qui a fuit malgré tout mais a été correctement
canalisée vers
l'extérieur :

On peut
aussi supprimer ce système, hélas peu efficace, et utiliser un vrai
joint à lèvre moderne,
dont les dimensions standards ne correspondent malheureusement pas ! Il
faut
donc reprendre l'alésage pour amener le diamètre à la côte voulue, mais
c'est compliqué... ou bien utiliser le plan B :
- Le joint à lèvre (45x58x7) est tout simplement maintenu en
place à l'aide
de mastic colle (attention,
le Mastic-colle n'est PAS du joint de salle de bain, il s'agit
d'un produit industriel puissant, résistant à la chaleur, aux
hydrocarbures et a de fortes contraintes mécaniques)
:
-
En
l'absence du joint d'origine, le couvre-joint sera monté avec une pâte
à joint souple, toujours en respectant la position de l'orifice
d'évacuation.
Il y aurait une
autre raison au piètre freinage de nos
machines : un Amicaliste qui avait installé un système
hydraulique pour
commander les mâchoires n'avait pas constaté l'amélioration
attendue.... Malgré l'application d'un effort
efficace, on suppose que les tambours, sous-dimensionnés, se
déforment, s'ovalisent
sous la contrainte, ce qui annihile partiellement les
améliorations
apportées.
Ultime peaufinage : bien régler la roue (saut, voile), effectuer une
tension soigneuse du rayonnage, puis passer la roue au tour pour
obtenir une cylindricité parfaite du tambour.
Si ça n'est toujours
pas satisfaisant, on peut évidemment
installer une fourche provenant
d'une autre machine plus "moderne". Ci dessous on a greffé sur la fourche Ural la roue et le système hydraulique d'une Honda CB400N :

Ou
bien modifier
tout le système pour installer des freins
à disques sur les 3 roues, tout en veillant à en préserver
l'interchangeabilité.... Mais on rentre là dans le domaine du
bricolage "lourd", et il y a un moment où il faut savoir...
s'arrèter.