COFFÉENNE 2010 : J'EN ÉTAIS !
Pour cette édition, Lénine nous donne finalement rendez-vous un peu plus à l’Est que Coiffy et le Bassigny : ce sera dans les Vosges, à Remiremont. Vérifications d’usage la veille, rien à signaler, mon Oural est prêt à prendre la route après un simple ajustement de la pression des pneus.
Départ de la région parisienne le vendredi soir, après le travail, pour un "rapproché" de nuit ; je plante ma canadienne dans un petit bois après cinq heures de route, éclairé par le projecteur orientable du side.
Je repars samedi matin après un café-camping-gaz, il me reste environ deux heures de route pour rejoindre Remiremont en milieu de matinée. La météo s’annonce superbe ; seules quelques zones de brouillard matinal troublent la situation, du côté de Bourbonne-Les-Bains.
J’ai présumé de ma mémoire, rendu à Remiremont je ne reconnais pas le trajet pour rejoindre le chalet de Lénine, que je me résouds à appeler pour un radioguidage.
En fait je n’étais pas bien loin, quelques minutes après une Opel déboule en klaxonnant et zigzagant ; en descendent Lénine et Queue-de-Cheval. Quelques courses au Cora, et nous retrouvons au chalet Nounours (Jean-Pierre) et son Vorona, ainsi que le Dniepr fraîchement remis en route de Lénine, et l’Oural 650 de Queue-de-Cheval (Jean-Luc).
Philippe, de Suisse, arrive peu après, on entend son Vorona dans les derniers mètres de la montée.
Pour marquer le coup, Lénine ressort la carabine de la séance de tir du matin (faut bien s’occuper !) et lui "met deux douilles", officiellement remises en cadeau d’arrivée. L’Oural de Philippe fête ses 80.000 km !!!
Pour égayer l’apéro (rarement triste auprès des Amicalistes, qu’on se rassure !), Lénine apporte une malle pleine de vieux frou-frous. "Vous avez bien fait les cons !" commentera ma femme, plus tard, au vu des photos.
Forcément, c’est quand nous sommes dans ces tenues affriolantes que débarquent deux jolies jeunes femmes, invitées par Lénine. Elly est Néerlandaise, Lisa est Néo-Zélandaise et anglophone uniquement.
Je crains un instant que le décalage soit un peu "too much" et qu’elles prennent leurs jambes à leur cou, mais non, elles viennent nous faire la bise comme s’il était tout naturel de recontrer des sidecars Russes avec leurs motards en vieux sous-vêtements féminins en pleine nature Vosgienne.
Nous déjeûnons de grillades et salades (Lisa est végétarienne), tandis que Lénine fait le tour par téléphone des derniers participants attendus pour la ballade. Nous rejoignent ainsi René et Zozo, avec leurs Oural Ranger et Tourist, puis peu après Karine et Sébastien, en solos (Guzzi Le Mans et BM R-RT). René adopte sur le champ une jolie petite robe orange, qu’il ne quittera plus jusqu’au soir.
Nous apprenons également que notre malheureux Farid ne nous rejoindra pas, il est à l’hosto pour de sérieuses brûlures à la main (une sombre histoire de déboulonneuse).
Pour la ballade, tout le monde dans les paniers : Karine avec Queue-de-Cheval, Sébastien avec Nounours, Elly avec Lénine, Lisa avec moi, suivis des trois autres sides sans passager (hormis "la bestiole", la chienne boxer dans le panier de René).
La météo est splendide, les petites routes des Vosges sont sublimes. Lénine nous fait même passer par quelques chemins forestiers pentus, comme ça dit-il tout le monde est calmé (ah bon, y’avait des excités ?). Même pas peur, un coup de crabot pour bénéficier du frein moteur aux deux roues arrières dans les descentes, et tout va bien.
Le Dniepr fume, Lénine s’agite, Elly dans le side surveille la mécanique d’un oeil. Arrêt, un peu d’huile s’est épanchée sur le moteur et jusque sur les galoches du père François, qui se plaint de prendre des châtaignes électriques.
Effectivement un câble est en ballade ; Queue-de-Cheval-prévoyant a quelques cosses dans son coffre pour réparer. On repart, ça va mieux, seul l’échappement du Dniepr branle un peu. C’est curieux, il est pourtant solidement fixé avec un bout de fil de fer et du ruban adhésif.
Tout ça nous a donné soif, une pause s’impose. Tournée de bière ou de Perrier (Perrier-rondelle, pour mécaniquer ça peut toujours servir), la patronne est hilare notamment au vu du René toujours en robe. Du coup elle va chercher un tablier assorti à l’humeur du jour ! On reprend notre ballade jusque chez Karine et Sébastien, pour l’apéro de fin de journée.
René et Zozo bientôt suivis par Lénine, nos passagères et moi, quittons provisoirement le groupe pour rejoindre le Cora de Remiremont où rendez-vous a été fixé avec le huitième sidecar du rassemblement. Un engin pour bonne part fait maison, à cadre BMW mais moteur Panhard, et panier basset de forme aéronautique, avec un empennage, évoquant un réservoir supplémentaire d’avion.
Pan-Pan, son propriétaire (le surnom venant du moteur Panhard), l’a passé aux mines en isolé, à son nom. Lénine vide le panier pour s’y installer et imaginer les sensations, réclame un tour en passager, mais se voit opposer un refus catégorique. Pan-Pan explique qu’il n’emmènera plus jamais de passager, et nous désigne un point précis du gros tube alu arrondi entourant le dessus du panier, juste à l’avant du poste passager. Incrustée dans l’alu, une suite à peine irrégulière de petits tirets en arc de cercle, bon sang ça me fait froid dans le dos : c’est une empreinte de dents, nette et parfaitement reconnaissable.
Il est temps de remonter au chalet pour l’apéro du soir, le dîner et la soirée. P’tit Dom passe nous voir mais le devoir l’appelle, il a des hôtes à la Ferme aux Moineaux. Le groupe s’est reconstitué et complété d’amis et famille de Karine et Sébastien, dont Pierre qui est musicien.
Entre les bières (d’après Queue-de-Cheval il y en avait 40 litres approvisionnés), on déguste des apéritifs variés avant de passer au solide, sous forme d’un méga-barbecue. Malgré ce qu’on a déjà engouffré le midi, il y a abondance de viandes, saucisses, chipolatas et merguez, de quoi saturer nos estomacs et occuper une bonne partie de la nuit.
Pour le dessert, on a du moelleux au chocolat assorti d’une crème anglaise spéciale (Lénine l’a arrangée au Calvados). Elly sort sa guitare et accompagne Pierre qui joue avec maestria de l’épinette des Vosges, un instrument à cordes de sonorité très médiévale. Tout cela finit bien tard (tôt le lendemain) avec disloquation pour les uns, dodo sous la tente pour d’autres.
Au petit-déjeûner le dimanche matin, Karine et Zozo réclament de l’aspirine. Karine explique : "j’ai dormi en biais, la tête en bas". Ben voyons, c’est ça, oui oui oui ... Pas d’aspirine, mais il y a du Doliprane, ça fera l’affaire.
Je ne tarde pas à plier mon paquetage et charger mon Oural, j’ai de la route pour rentrer et besoin d’un peu de temps en fin de journée pour me remettre en état de retourner travailler le lendemain.
Peu après Philippe, en route pour la Suisse, je quitte le chalet en compagnie de Sébastien qui, en toute inconscience, essaie le Dniepr de Lénine.
Queue-de-Cheval semblait prêt à partir en notre compagnie, mais pas son Oural. J’apprendrai le soir, arrivé chez moi, que sa bobine d’allumage a lâché et qu’il a dû se résoudre à rentrer en train.
Merci à Lénine pour son organisation !
Bilan : 8 sidecars, deux solos, et plein d’excellents moment pour ce petit rassemblement convivial à l’initiative de notre bon et méritant Lénine.
A bientôt dans le Morbihan, pour l’A.G. à Carentoir !