Par Cheikh Marcel
6 & 7 octobre 2012
Franchement, j'aurais du me méfier. Lorsqu'à 6h30, dans la salle de bain, l'horoscope de RFM annonça aux natifs de la Balance "une journée de merde"... j'aurais sans doute mieux fait d'aller me recoucher...
Enfin, ainsi va la vie ! Le side (un K100 RS, attelé Squire, et répondant au doux prénom de "Sepp" est chargé depuis trois jours... C'est trop beau... et inhabituel... J'ai du oublier une flopée de trucs !
La batterie donne depuis quelques temps des signes évidents de faiblesse et pour tout arranger, une crève sournoise s'est installée depuis la veille au soir et les quintes de toux ne cessent de prendre de l'ampleur.
Mais, bon petit Amicaliste discipliné, j'arrive à 8h03 au rond point de Montpeyroux (je n'avais qu'une rue à descendre !, pour retrouver Phizo qui, lui, ponctuel, m'attend depuis 8h00 afin de me confier un paquet à remettre en mains "propres" à un membre du Bureau...
Le contenu est censé être des lots de consolation pour la tombola. Après les "salamalecs" d'usage et comme cela ne sent pas trop "l'herbe qui fait rire" et n'a pas non plus la taille d'une kalashnikov... je prends le dit paquet en toute confiance.
Il est déjà 8h15... Et Michel, de Sainte-Florine, alias "Maître Folas", sur son Ural 650 BMWisé (une ancienne brêle au Mitch, selon certains salisseurs de mémoire...), accompagné d'Olivier, a déjà son petit quart d'heure de retard ! 20 mn, 25 mn...
Pris d'un doute... ou plutôt d'une certitude, je mets en route le portable ! Gagné !
Parti à Troyes, ils se sont arrêtés à trois... kilomètres du point de départ, donc de Sainte-Florine ! Roue arrière crevée... "Maître Folas" a oublié... (notez la litote...) de vérifier l'état de ses pneus !
N'écoutant que notre bon coeur ; nous voilà parti direction Sainte-Florine... Le spectacle qui nous attend est dantesque ! Arrêté au milieu de nulle part, c'est-à-dire d'une ligne droite... l'équivalent d'un kangoo d'outils étalé sur un rayon de trois/quatre mètres, nos petits camarades sont à la manoeuvre...
Tant bien que mal, tout finit par rentrer dans l'ordre... mais au moment d'attaquer le quatrième km, Sepp fait la gueule et refuse obstinément tout démarrage... Naturellement prévoyant, Saint Booster est dans le coffre du panier, juste à côté de la couverture chauffante et de la pharmacie ! Après s'être quand même fait prier quelque temps... le doux ronronnement du K100 se fait entendre et nous pouvons enfin prendre, Olivier et moi, la direction d'Issoire... A pareille allure, nous ne sommes pas arrivés...
Le temps de prendre le café chez Olivier, pendant que Michel et Phizo vérifient enfin la pression des pneus de l'Ural... et ce n'est que vers les 10h que nous prenons enfin la direction de Bar sur Seyne, appelée à être le temps d'un week-end, la Mecque de l'attelage soviético-poutinien !
Deux heures de retard sur l'horaire prévu, tout est finalement normal... c'est à quelque chose près le retard moyen du Clermont/Paris par la SNCF... Chemin faisant, nous nous faisons régulièrement doubler par des hordes de "jeunôts", qui, poignée dans le coin, convergent vers Magny-cours pour le Superbike...
Nous atteignons Guérigny-les-Echelles (58) et la faim commençant à nous tenailler, nous décidons de passer à table ! Il doit bien être 13h/13h30 et nous avons fait, au mieux, 170 Kms.
A noter que Sepp a calé deux ou trois fois (sans doute la chaleur, il est quand même plus à l'aise aux hivernales)... Vous ajoutez un phénomène de vaporlock (semble-t-il récurrent sur le modèle, si quelqu'un à une astuce... je me suis grillé les couil... tout l'après-midi !) et mes deux complices se sont retrouvés à pousser... J'ai trouvé qu'ils avaient le jarret un peu mou...
Le déjeuner est somme toute rapidement expédié, la patronne est accorte... Un petit cigare avec le café et c'est reparti... Nous atteignons Auxerre sans encombre et prenons la direction de Saint-Florentin.
Etant du coin, je me fais fort de trouver le raccourci qui va nous conduire en deux temps trois mouvements à Bar sur Seine... Cela ne se passe pas exactement comme prévu dans le script... D'abord, il commence à pleuvoir... enfin, un truc difficilement identifiable se met à tomber... entre crachin, vaporisateur et "beau temps breton"...
Nous faisons de l'essence et sans vouloir l'avouer, je suis franchement paumé... Nous sommes à une vingtaine de kms de Troyes... Trop au nord... J'essaie d'amadouer une "ravissante" blonde, médecin de son état, pour essayer de ne pas trop perdre la face... Je la sens méfiante... Ces deux side dans une station déserte... il est vrai que Maître Folas a la mine un peu patibulaire... Elle me parle vaguement (à une distance respectable...) de traverser "LA" forêt et le reste devient vite inaudible... Michel en est réduit à sortir Saint GPS...
Partis à 10h, nous arrivons vers 17h45... (Presque 8h pour faire les 400 kms théoriques donnés par Via Michelin !).
Pire, c'est un Lénine goguenard qui m'accueille... Tout le monde semble déjà au courant de nos aventures du matin... Phizo n'a rien trouvé de mieux que de mettre cela en ligne (photos à l'appui) dès 10H30 sur le site de l'Amicale...
Mais l'essentiel est d'être présent, bon pied bon oeil pour une AG qui va commencer avec un peu de retard (visite de cave oblige... semble-t-il !)
Les inscriptions faites, les chambres attribuées, les tentes montées, les tickets resto distribués, le petit tour au bar rituellement accompli... L'AG peut commencer.
Le Président "dictateur" à vie est en bonne forme... Le poil est luisant, l'oeil vif, le propos assuré, le geste sûr... Néanmoins, au détour d'une phrase, on peut parfois discerner comme une légère fatigue... Le bar est fermé, mais le Prezzz, égal à lui-même, réclame à boire...
Le rapport moral, pourtant rapidement expédié, semble lui donner soif ! Le rapport financier nous est ensuite présenté... Travail d'orfèvre du camarade trésorier... Tout baigne...
Le Président "dictateur" pose alors la question rituelle: "Y-a-t-il dans la salle un casse-couille qui a une question à poser ?"...
Suivent quelques interventions, ayant trait pour la plupart, à la rédaction et à l'expédition du bulletin de l'Amicale. Chaud débat entre partisan du numérique et accroc du papier...
A l'occasion, le camarade Trésorier fait remarquer qu'il en a vraiment ras le bol des formulaires d'adhésion ou de renouvellement d'adhésion complètement illisibles, renseignés de manière approximative, voire aléatoire... et que remplir la case "Nom" par un "Zézette, épouse X" est notoirement insuffisant pour y retrouver ses petits... Quant à l'adresse de la boite mail... n'en parlons pas !
Alors, un petit effort, il n'y a pas tant de médecins que cela à l'Amicale... Essayons de nous appliquer et faisons de jolis "pleins et déliés" comme à la communale...
Info d'importance : l'AG en 2014, (cela s'appelle de la prospective), devrait se tenir en Bourbonnais, à Vichy. J'ai bien dit en Bourbonnais et pas en Auvergne... Mais on donnera quand même un solide coup de main à nos amis de Vichy (en Bourbonnais... notez le bien sinon le Connétable va se retourner dans sa tombe!).
L'AG terminé, le bar ouvert, la table mise... Nous pouvons aller nous restaurer après toutes ces émotions. Repas excellent, pinard un peu râpeux mais vu l'heure, on pouvait passer au tout venant...
La soirée sera paisible, musicale et conviviale. Pour les Auvergnats, l'extinction des feux se fera peu avant minuit, avec un petit coup de calva breton pour la route. La nuit est paisible, hormis un voisin de tente (je ne balancerai pas...) qui, toute la nuit fait le bruit d'un DC3 au décollage !
C'est après un copieux petit déjeuner que nous avons repris la route. A noter un déjeuner bourguignon à Coullanges sur Yonne, à
La Grange Battelière, sur le coup des 13H. Cadre et accueil plus que sympas... La bouffe n'en parlons pas, du tout fait maison... Pâté en croûte bourguignon, pot au feu au gros sel, fromage (un époisses à manger à genoux...), un fondant au chocolat d'anthologie, le tout arrosé d'Irancy...
Heureusement, nous avions oublié les éthylomètres... et notre sagesse proverbiale nous a fait renoncer au Marc de Bourgogne mais la moyenne s'en est quand même ressentie un peu...
Vers 19h, malgré un pot d'Ural qui menace de faire sécession, nous arrivons à Bougnatland, après avoir joué à cache cache avec les averses, pleinement satisfait de ce week-end et de cette AG. Un grand merci aux locaux de l'étape... Tout était parfaitement organisé.
Rendez-vous donc le 20 octobre, au Bol d'Or classic à Magny-cours !
Texte : Cheikh Marcel
Photos : Cheikh Marcel

, Philippe

, Yvan, Claudette & Guy

, PhiZo
L'ÉPOISSES
l'Époisses c'est ce fromage dont Solange et Nono amènent toujours un minuscule morceau lors des rassemblements...
C'est tellement coulant qu'on doit déployer le côté cuiller du
Tibono©® pour réussir à en attraper un bout, non, une goutte, un fil !
Bref l'Epoisses, c'est comme de la fondue de Maroilles, à l'état sauvage, qui aurait copulé avec un Munster... Alors oui hein, mélanger un truc carré avec un truc rond...
On apprend sur Wikipédia que "sa couleur orangée est due aux bactéries de surface" ce qui lui donne donc un deuxième point commun avec les pieds, et qu'il serait affiné en étant frotté au marc de Bourgogne, ce qui laisse quelques doutes sur les vertus désinfectantes de l'alcool...
Donc l'Époisses n'est pas un fromage de salon, mais bien un produit virulent potentiellement léthal, qui devrait être classé parmi les armes de première catégorie.
Certains états ne le tolèrent pas à l'intérieur de leurs frontières, et sortir son Époisses, même à l'abri de sa salle de bain, dans un Sofitel new-yorkais, peut vous mener tout droit à Rikers island...
Et ainsi que le disait l'abbé Charles Patriat (1900):
Achète qui voudra le Camembert trop doux,
Le Roquefort massif à l'arôme sauvage,
Le Brie et le Gruyère interlopes, le sage
Choisira son fromage, ô Bourguignon, chez nous.
Gourmet, qui que tu sois, si d'abord tu te froisses
D'entendre formuler ce principe certain,
C'est que tu connais mal, ou j'y perds mon latin,
Ce mets des connaisseurs: le fromage d'Époisses.
Regarde-moi, voyons, sa rougeâtre patine,
Vois les pleurs épaissis qui coulent sur ses flancs,
Sens ce fumet subtil adoré des gourmands,
Et conviens que c'est là dessert de haute mine.
Le logo "Jolly Roger" est celui du restaurant
"Le Pirate"