Rechaud essence

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par Yvon, Nono, PhiZo

LES RECHAUDS A COMBUSTIBLES LIQUIDES

Sommaire

"Combustible liquide", pourquoi ?

Tous ceux qui ont un peu campé l'hiver le savent : l'hiver il fait froid.

Et le froid n'est pas forcément l'ami du campeur...

Attention, on parle bien là du froid qui gèle, du froid qui fige, de celui qui fait cailler le vin rouge dans les gobelets et solidifier la bière dans les canettes. Ces événements sont déjà assez graves en soi, mais il y a pire : le froid fait aussi geler le gaz dans les cartouches des réchauds... En dessous de 0°c le plus sophistiqué des fourneaux à butane (le propane est plus résistant, il continue à se vaporiser jusqu'à -44°c) devient aussi amorphe qu'un spectateur de télé-réalité... Alors plus de café bouillant, plus de soupe chaude, plus de gluhwein (et ça c'est vraiment grave !!!).

Trop froid !!!

Rechaud 0.jpg

Elephs 2009 :
Le bon vin de pays gèle dans les gobelets : il fait froid !
Photo PhiZo

Il y a un autre inconvénient : la multiplicité des formats et contenus des cartouches de gaz fait qu'on est jamais sûr de trouver, en voyage, le bon type de consommable, il faut emmener sa provision avec soi... et sans parler du gaspillage de conteneurs qui n'est pas vraiment orienté "développement durable " (mais ça, quand on roule en Ural, on s'en fout un peu...).

Pour toutes ces raisons on doit donc donner la préférence aux réchauds à combustibles liquides : l’approvisionnement en est aisé, ça fonctionne par tous les temps, et en plus c'est rigolo !

Le réchaud de PhiZo

Le mien est donc un euh.... Ben y'a pas de marque ! Ou du moins s'il y en a une, elle est écrite en chinois, ce qui est tout de suite un gage de qualité, sécurité et fiabilité.

Alors attention, quand je parle de réchaud à essence, je ne parle pas de brûleur où on se contente de consumer de l'essence dans une coupelle façon réchaud à fondue, nan, nan, nan !!!

Je parle d'appareil sophistiqué avec de l'essence sous pression, qui se démarre au péril du système pileux facial (si vous campez l'hiver, vous en avez forcément un !), et qui en fonctionnement normal fait le bruit d'un réacteur Atar de 10 tonnes de poussée (et en fonctionnement anormal, ça fait "Boum !". Une seule fois).

C'est simple, c'est beau, voilà :

Je vous décris le truc

Rechaud 1.jpg

Petit tour du propriétaire :
  • En haut, une grille déployable pour bien tenir la gamelle,
  • En bas, un trépied également déployable pour une "bonne" stabilité,
  • A gauche le bouchon de remplissage du réservoir (étanche),
  • Au milieu, avec la manette rouge, le robinet,
  • A dessus du robinet le tuyau d'alimentation de la tuyère du brûleur avec le tuyau rigolo,
  • A droite le système de pompe pneumatique.
Photo PhiZo

Mode d'emploi

1) Ouvrir le réservoir et le remplir de carburant. Si on a bien choisit, ça fonctionne un peu avec n'importe quoi, mais attention, nos amis anglophones ont des appellations bien à eux qui compliquent la chose, je vous indique les correspondances pour le cas où vous voudriez acheter votre réchaud sur le world market :

En vrai Français c'est... Les Anglophones appellent ça...
Essence C White gas
Pétrole lampant Kerosene (US), Parafin (UK)
Essence de bagnole (et de moto...) Auto gas ou gasoline ou petrol
Kérosène Jet fuel ou aviation fuel
Fuel ou gas-oil ou gazole Diesel

Comme quoi c'est drôlement simple !

Mais les esprits perspicaces auront déduit que si ça fonctionne avec un peu tout, on se fout de savoir en quelle langue.

Pour résumer, un bon réchaud brûle n'importe quoi, suscitant une intéressante variété de fumées, de couleurs de flammes... et d'encrassement (et en ce qui nous concerne il y a fort à parier qu'on utilisera souvent de l'essence).

2) Ensuite on adopte la "Shadock attitude" et on pompe (après avoir fermé le réservoir..) jusqu'à ce que... jusqu'à ce que la pression soit montée dans le bidon. Mais vu qu'il n'y a pas de manomètre on pompe jusqu'à sentir une certaine résistance (à peu près comme comme ça, c'est pas facile à décrire) avec la main qui pousse le piston. Donc il n'y a pas de manomètre, mais un mano-mètre, subtile nuance !

3) Là on ouvre légèrement le robinet pendant 2 à 3 secondes puis on le referme : c'est suffisant pour qu'un jet de carburant se manifeste à la base du brûleur et se propulse verticalement en inondant un peu partout, notamment la toile absorbante qui en tapisse le fond.

Premier jet

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On ouvre juste assez pour envoyer un peu d'essence au fond du brûleur...
Photo PhiZo

4) Donc là on peut craquer une allumette et enflammer le liquide. C'est l'opération de préchauffage, tranquille et qu'on peut faire soi-même. En fonction du carburant et la quantité libérée, il se produit une plus ou moins grande flamme très rassurante...

Pré-chauffe

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Ho ! La belle flamme jaunâtre et fumeuse !!!
Photo PhiZo

5) ...et pis on attend... parce qu'en fait, le tuyau d'arrivée du carburant passe DANS les flammes et il commence à chauffer sévère... et il y a encore de l'essence dedans, hé hé... et donc elle bout, elle se vaporise, et ça commence à faire pppssshhhhhHHHH...

6) ...et quand on atteint presque la fin de la combustion, c'est le moment de s'écarter et d'envoyer un pote rouvrir le robinet en lui disant "Vazy mollo hein !"

7) Et là c'est le miracle : votre pote se volatilise en une magnifique gerbe lumineuse, assortie d'un bruit rigolo comme tout l'essence qui provient du réservoir sous pression passe dans le tuyau brûlant et en ressort sous forme gazeuse par le gicleur. Les flammèches jaunes du préchauffage cèdent vite le pas à une belle couronne de dards bleus, identiques à ceux des réchauds à gaz !

Régime de croisière

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ça y est, on tourne à l'essence vaporisée, on n'a plus rien à envier à un réchaud à gaz !
Photo PhiZo

Vous je sais pas, mais moi, rien que de savoir que l'essence circule tranquilou dans le tuyau au coeur des flammes, ça me fait passer un petit frisson dans le dos...

Amélioration technique

Sur mon appareil, il y a eu un petit problème au niveau de la pompe : son fonctionnement est basé sur la déformation d'un joint en "U" évasé : lorsque on tire sur le piston, le joint se rétreint et l'air passe à sa périphérie, lorsque on pousse l'air sous pression plaque le joint contre la paroi de la pompe, créant l'étanchéité. L'air est alors forcé dans le réservoir via une valve.

Malheureusement le joint (chinois) est un peu (beaucoup) mal calibré et le gonflage du réservoir est vraiment laborieux. Heureusement il y a une parade simplissime :

Autopsie de la pompe
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L'intérieur du corps de pompe :
Au fond du logement on voit un clapet, c'est lui qui maintien le réservoir sous pression, on peut donc démonter le mécanisme à tout moment
Photo PhiZo
Le mécanisme de pompage avec le joint défectueux
Photo PhiZo
Amélioration
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Il suffit de tailler un bête rondelle dans un bout de caoutchouc (chambre à air ou autre)...
Photo PhiZo
...et de la placer à l'intérieur du joint existant (il y a la place !).
Si c'est bien dimensionné, ça évase le joint d'origine juste assez pour qu'il (re)devienne efficace !
Photo PhiZo

Après cette petite amélioration le mécanisme de pompage (re)trouve tout son efficacité !

Bon chic, bon genre

Pour finir, j'ajouterai que l'appareil est livré avec les accessoires qui donneraient presque envie de l'amener aux soirées de l'ambassadeur :

Top Classe
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Le réchaud est livré dans une housse Vuiton trop kawaï !
Photo PhiZo
Avec une sorte de couteau suisse (mais chinois, forcément) pour les opération d'entretien :
tournevis, clés, aiguille à gicleur, il ne manque rien.
Photo PhiZo

L'Optimus de Nono

Nono, lui, il a opté pour la grande classe, le matos Suédois. Optimus est en effet un grand nom dans le (petit) monde du réchaud.

Acheté 10 euros à un vide grenier, c'est le réchaud qui brûle tout et partout !!!

Made in Sweden
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"OPTIMUS Made In Sweden"

Raaahhh !! On sent tout de suite que c'est du sérieux !!!

D'ailleurs c'est présenté - avec les accessoires - dans une jolie et compacte boîte en tôle.
Photo Nono
L'Optimus n'a pas de pompe pour le mettre en pression puisque le brûleur est alimenté par gravité...
On utilise donc la petite seringue pour verser directement un peu de carburant dans la cuvette sous le brûleur...
Photo Nono
C'est dans la boite !
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...ensuite on allume (avec des allumettes suédoises, forcément), ça fume jaune,
Photo Nono
Et comme d'hab, quand c'est chaud on ouvre le robinet....
Pschioufff !!! Les flammes deviennent bleues et on passe en mode "cuisine collective"  !
Photo Nono

Et voilà ! Soit tout a pris feu, soit ça fonctionne, mais dans tous les cas je décline toute responsabilité...

Pyromane !

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Nono en plein allumage joue à faire peur à tout le monde lors de l'AG 2013...
Nono aime bien quand ça fait des flammes partout. D'ailleurs il roule en anglaise et en russe, si ça c'est pas un signe.
Photo PhiZo

Autres modèles

Entre les Optimus, Coleman et leur multiples clones et copies asiatiques, les appareils ne manquent pas, une simple recherche sur le net le prouve :

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Mais notre préférence devrait sans hésiter (je vous laisse deviner pourquoi...) se porter sur un de ces modèles-là (et si j'en ai acheté un autre, c'est à cause d'une bête histoire de frais de port, je le regrette encore..) :

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Attention !!!

Même si ce sujet a été traité avec désinvolture, considérez toujours ce type d'appareil comme potentiellement dangereux : apprenez à les utiliser et à les entretenir correctement, usage exclusif en plein air, et assurez-vous de leur stabilité.

On est là pour s'amuser, pas pour prendre des risques.

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