Presse atelier

De WikiDneprUral.

par PhiZo

FABRICATION D'UNE PRESSE D'ATELIER


Sommaire

Pas indispensable, mais presque !

La presse d'atelier n'est certes pas le premier outil dont on fait l'acquisition, mais une fois qu'on a les basiques nécessaires dans son atelier, même modeste : clés, établi, étau, quelques extracteurs, poste à souder, etc... elle fait rapidement partie des génériques "à tout faire" qu'on utilise à tout bout de champ.

Faute de quoi, chaque fois qu'on a besoin de "La Force" on utilise des subterfuges peu recommandés en mécanique tel que le "Grosmartokifémal"... Mais justement il ne faut pas confondre force et brutalité, et même avec une Ural 650 ou un Dnepr il faut être doux (oui, même si des fois faut se retenir hein !).

Et sans parler des cas où on met en péril ses doigts et ses yeux.

Que la Force soit avec toi !

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Vincent Le Terrible, ça presse ou ça casse !


Ma presse...

...n'est pas forcément un modèle ! D'ailleurs je n'indique pas vraiment de côtes dans cet article. J'explique juste ce que j'ai fait, libre à chacun de s'en inspirer s'il le désire, de modifier d'améliorer, etc...

Elle a d'ailleurs évolué au cours du temps : au début simple cadre monté avec des tiges filetées et tenu dans l'étau, elle a gagné peu à peu un support, puis un cric hydraulique, puis des ressorts de rappel, puis un système de réglage rapide, etc...

On voit ici 2 versions différentes :

Un outif évolutif...
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Une des premières version. Efficace mais le réglage de hauteur, réalisé avec des écrous sur des tiges filetées est vraiment fastidieux.
Après modification, c'est plus costaud et surtout plus pratique !


Construction et quelques dimensions

Le principe est simple : Une traverse inférieure qui supporte les 2 montants verticaux, une traverse supérieure réglable, et une traverse mobile.

La largeur intérieure est de 40 cm, les montants font 1 m de haut.

Le vérin est placé entre la traverse supérieure et la traverse mobile, juste coincé en position par les ressorts de rappel. J'ai utilisé un petit cric hydraulique de 5 tonnes (parce que j'avais celui-ci sous la main, mais c'est dimensionné pour du plus balaise !).

Une presse encaisse de gros efforts et il faut prévoir costaud donc ces montants et traverses sont réalisés un tube carré de 50 mm en 5mm d'épaisseur

Là où la presse supporte des efforts ponctuels (haut et bas de verrin, dessous de la traverse mobile), les traverses sont renforcées avec de la tôle de 6mm. Les clavettes sont en tige de 14 mm, les trous font 16mm pour assurer un jeu suffisant.

Le bas de la presse comporte un piètement réalisé avec des chutes de tubes et une petite table de travail en tôle de 12mm.

Maintien du vérin
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Le vérin est juste posé sur son support et maintenu latéralement. L'important est que son axe soit placé au milieu des traverses.
Le positionnement du haut du cric est juste assuré par une bête rondelle soudée
Points de détails 1
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Le dessous de la traverse inférieure. La petite fraisure sert à positionner une bille, utile lorsque on doit appuyer sur une extrémité d'axe (à l'usage 2 rainures en croix seraient également utiles).
Les clavettes sont réalisées avec un bout de tige et un maillon de chaine soudés.
Attention, lors de la soudure des plaques au bout de la traverse supérieure on veille à assurer un jeu de quelques millimètres pour que ça coulisse sans peine sur les montants.


Points de détails 2
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La partie basse. La fixation des montants par boulonnage réponds à 2 impératifs :
- la presse est démontable. Pour le transport ou une future modification ça peut servir,
- une fixation par soudure provoquerait une déformation avec pour conséquence un éventuel pincement des montants, problématique...
Afin d'éviter un possible arcboutement de la traverse mobile, son guidage est assuré sur une grande hauteur par 2 cornières soudées en vis-à-vis, tout en assurant un jeu fonctionnel de quelques millimètres.

Quelques utilisations

Les compagnons indispensables d'une presse sont des bouts de tubes et ferrailles diverses pour s'adapter à plein de cas de figure. Les bagues extérieures ou intérieures des vieux roulements sont aussi très utiles... et un jeu de clé à douilles offre une intéressante gamme de diamètres divers !

Ça presse...
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Démontage d'un pignon et roulement de boîte à vitesse d'Ural.
Mise en place d'un roulement sur un vilebrequin de Dnepr.
Montage simultané de 2 roulements sur un arbre à cames de Dnepr.
Ça cintre...
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Avec un vé et une forme du bon diamètre...
...on peut cintrer aisément du gros fil de fer...
...à nous les porte-sucettes sur mesure !!!
Ça redresse

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En appui sur 2 cales et bien protégé par un chiffon, le redressage d'un tube de fourche de BMW R65 (On ne s'étend pas sur les circonstances de cintrage)...
Ça remet à neuf
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Démontage...
...remontage...
...changement des guides de soupapes sur une culasse d'Ural.

Et je ne parle pas des fois où cette presse m'a servit à déboîter des pneus Tubeless de leur jante... Bref c'est un outil universel dont les applications n'ont pas de limite :

Ça essuie

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Un peu accessoirisée, elle se transforme en porte papier hygiénique géant parce que des fois -justement- ça presse !

Ultime évolution

Lors de l'écriture de ce petit article, j'ai reconsidéré cet outil d'un oeil neuf... et je me suis dit que 5 tonnes, quand-même, c'est peu (bien que je n'ai jamais atteint les limites de cette presse) !

Le hasard faisant (parfois) bien les choses, quelques heureuses opportunités mécaniques ont fait le reste : d'abord un cric de 16 tonnes à bas prix sur le Net, puis de puissants ressorts de traction dénichés dans un surplus industriel.

On sent qu'il y a de la pêche, et la démultiplication supérieure du vérin permet paradoxalement un travail plus précis.

L'inconvénient apparait lorsque il faut effectuer un réglage de hauteur : le nouveau vérin est bien plus lourd et la manœuvre du mécanisme absolument pénible... d'où l’ajout d'un mécanisme de levage à manivelle.

Cette dernière modification est absolument formidable, l'outil était pratique, il est devenu plaisant !

C'est du gros !
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La presse ultime est arrivée !
Le principe reste le même : le vérin de 16 tonnes est juste coincé entre les traverses, coincé par les ressorts de rappel.
Bouts de vélos
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La manivelle, provenant d'un vélo, sur laquelle est soudé un petit pignon de roue libre.
La poignée tournante est réalisée avec une pédale, modifiée pour n'en garder que le moyeu.
En haut, encore des morceaux de roue libre. L'arbre est décalé vers l'arrière pour que les brins de chaines tirent le mécanisme verticalement.
Les rapports des pignons, depuis la manivelle, sont assortis pour réaliser une démultiplication
Points de détails 2
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Il y a 2 chaines de levage (avec des pignons identiques) pour assurer le maintien horizontal de la traverse mobile...
les brins libres pendent à l'arrière de l'appareil, ça n'est pas gênant.
Détail de l'accroche des chaines sur la traverse mobile.

Pour éviter un affaiblissement des traverses par soudure ou perçage, les ressorts sont juste maintenus avec des cavaliers.

C'est une solution simple et non-destructrice... qui facilitera peut-être une prochaine évolution ???

Donc maintenant, pour effectuer un réglage de hauteur, on soulève légèrement la traverse avec la manivelle pour libérer les clavettes, on "pédale" ensuite jusqu'à la hauteur désirée, et on remet les clavettes !

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