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Un attelage au Maroc

Trois jeunes gens et leur vieilles machines visitent l'Afrique. En 7 chapîtres, le récit "off médias" d'un voyage d'Amitié et de Découverte...

 

PROLOGUE

Qu'attendez-vous de ces quelques pages Web ?
Tout n'a t-il pas déjà été écrit et décrit sur les raids au Maroc ?
Les sites touristiques, les coutumes locales, les sites archéologiques, les mœurs, les pratiques culinaires, l'art la musique, la culture locale, la cuisine les pratiques vestimentaires et les rites et fêtes folkloriques …

http://www.voyagevirtuel.info/carte_maroc.php

Et comme je ne suis ni politologue, ni sociologue, ni ethnologue, ni archéologue, ni musicologue, ni photographe professionnel…et encore moins journaliste, que pourrais-je bien vous apporter ?
En un mot, l'expérience pratique, tout simplement.
Aller au Maroc en Side, c'est se confronter à une foule de petits tracas quotidiens, pannes ou ennuis mécaniques, approvisionnement en carburant ou en nourriture, lieux et pratiques du bivouac, contacts humains, transports, etc.
C'est tout cela que je souhaite vous faire partager, en toute modestie.

J'espère que ces quelques informations pourront éclairer et rassurer ceux qui voudraient entreprendre des expériences similaires ; je suis ouvert à tout échange d'information avec vous tous, et j'accueillerai vos remarques ou commentaires avec le plus grand plaisir.

Alors c'est parti, d'abord ont se présente des fois que vous n'alliez pas au bout de notre récit :

 

PIERRE dit Pierrot : Conducteur du side, 10 mois d'expérience dans le domaine du side-car et une vingtaine d'intrusions en Afrique surtout avec luis et sa vieille Toy BJ40.
DOMINIQUE dit Dom : Copilote et conducteur de la Toyota, un certain âge et beaucoup d'expérience autre qu'africaine.
LUIS dit Louissito : Le proprio et conducteur de la Toyota, un âge avancé et une très grande expérience de l'Afrique.

 

TRAJET

Quand je suis devenu possesseur de mon Oural ranger je n'avais qu'une chose en tête, faire une virée dans le désert.

" Cet engin est super sur les pistes, c'est le meilleur, ça passe partout etc. " combien de fois j'ai entendu ce refrain. J'ai bien fait un peu de tout terrain autour de chez moi, mais c'est trop boueux et je n'aime pas la boue, je préfère le sable et le soleil. Comme j'avais prévu de faire une virée en 4x4 avec des copains en Libye, moi j'irai en side-car, mais pour cause d'un imprévu et un manque de temps on a décidé que se serait le Maroc en espérant sans trop y croire pousser jusqu'en Mauritanie.
Le " hic " c'est que le Maroc c'est loin et pour y aller il fallait se traverser la France et l'Espagne aller retour soit plus de 4600km par la route !! Et pour l'avoir fait plusieurs fois en voiture je savais que ce n'était pas du gâteau.
J'avais fait un petit calcul, en faisant 600km par jour il nous aurait fallu au bas mot quatre jours pour aller jusqu'à Algésiras au sud de l'Espagne soit minimum 8 jrs allers-retours sans pannes ni imprévus et avec ce genre d'engin même récent c'est pas évident, et à vrai dire, je préférais tomber en panne sur les pistes marocaines que sur les autoroutes espagnoles !!
Il fallait donc préserver ma monture pour le Maroc et prendre en compte le temps, nous n'avions qu'une vingtaine de jours de vacances il fallait que je trouve une autre solution.
Après mures réflexions on opte pour que le side-car soit sur une remorque tractée par ma voiture jusqu'à Lunel et ensuite par celle de Luis jusqu'à Rabat, là-bas j'ai des potes qui pourront me la garder le temps de notre ballade.
C'est la solution la plus raisonnable et la moins coûteuse, on évite aussi la fatigue et on est trois pour conduire la voiture.
Mais le problème c'est qu'une remorque j'en ai pas, je fais le tour des copains, mais en trouver une pour monter un side c'est pas évident du tout. Je me tourne donc vers l'achat mais la on m'annonce des prix démoniaques, et pour m'en servir une fois de temps en temps cela ne vaut vraiment pas le coup.
Mais de coup de fil en coup de fil, je récupère l'adresse d'un type qui avait fait une série de remorque pour un club du nord de la France, rendez vous est pris et il me demande de passer le voir avec le side pour le mesurer. Trois jours plus tard je suis dans son atelier et là je trouve mon bonheur une remorque standard aux dimensions presque pile poile à un prix raisonnable, il suffira de couper une ridelle sur 20cm de hauteur et le cylindre gauche passera par-dessus. Je tente de négocier le prix et j'obtiens à la place, la roue jockey, la plaque d'immatriculation et la modification de la ridelle, c'est toujours ça de pris.

Une fois le side dessus, la remorque sera en surcharge d'une centaine de kilos mais la construction me semble solide et l'essieu est prévu pour une charge de 750kg, de plus comme d'origine elle est prévue pour transporter autre chose qu'un side-car elle me sera plus utile.
Quelques jours plus tard tout est prêt, on peut y aller, départ d'Ecouen (95) le vendredi 21 octobre à 5 heures du mat sous une pluie battante, passage porte de la chapelle où je retrouve Dominique et là, première galère impossible de rentrer dans la voiture, dans la précipitation j'ai pensé avoir oublié les clefs sur le contact et verrouillé les portes en sortant.
Pas grave j'ai l'habitude on récupère un tournevis dans la trousse à outil du side pour démonter une pièce de la voiture ou je planque toujours un double des clefs.
15 minutes plus tard on s'installe et on se sèche, mais au moment de mettre en route pas de clef sur le contact, bord….. ça commence mal je me dis. On se met à chercher un peu partout mais rien, reste plus que les poches mais je me dis c'est pas possible, et bien si c'est possible elle est au fond d'une poche du gilet, vous savez ces gilets sans manches couleur sable qui ont des poches devant, derrière sur le coté et que l'on met une fois tous les quatre matins.
Bref tout est OK et enfin on part direction Lunel pour y retrouver Luis le troisième protagoniste de notre ballade.
Le lendemain changement de voiture pour une plus adaptée à la piste une Toyota 4x4 avec presque 4000.000km au compteur mais increvable et départ en direction d'Algésiras au sud de l'Espagne puis une traversée d'une cinquantaine de minutes du détroit de Gibraltar en direction de Ceuta puis Rabat
Trois jours après notre départ de Lunel nous déchargeons enfin le side chez des amis à Rabat qui nous garderont la remorque le temps de notre périple.
Après une soirée copieusement arrosée agrémentée d'un méga couscous et d'une bonne nuit nous partons enfin moi sur le Side-car RANGER avec 3662 Km au compteur, Luis et Dominique dans le 4X4 direction FES puis GERCIF par la route, et là les choses sérieuses commencent, la traversée du plateau du REKKAM 350 Km de piste cassante avec pratiquement que du caillou, ça cogne de partout et je ne regrette pas d'avoir fabriqué un sabot moteur " maison " sinon la balade se serait arrêtée ici et le passage de deux cols par une piste taillée dans le rocher avec des marches de plus de 20 cm à monter ou à descendre me conforte dans mes dires.


On rejoint la route à BENI TAJJITE pour se rendre à ERFOUD et rebelote, piste jusqu'à TAGOUNITE ou nous y arrivons trois jours plus tard en passant par MERZOUGA cette portion de piste est plus roulante avec la descente de l'oued ZIZ et des traversées de chott, les paysages sont sympas.
Il y a quelques années cette piste était interdite pour cause de proximité avec l'Algérie.

Nous étions en route pour descendre l'Oued DRAA jusqu'à TAN TAN mais faute de temps nous avons changé notre itinéraire pour une boucle de 350Km de piste qui nous a emmené de TAGOUNITE à ZAGORA via FOUM ZGUID en passant par le chott IRIKI seul endroit où j'ai pu me permettre des pointes à 80Km/h ??
Déjà dix jours de passé, il faut commencer à remonter sur RABAT.


Direction les gorges du DADES par la route, visite du palais du Glaoui à OUARZAZATE ville que je ne reconnais plus tellement elle s'est agrandie.
Comme le goudron n'est pas notre tasse de thé on essaie de remonter en empruntant un maximum de pistes, la première d'une cinquantaine de kilomètres suit le lit d'un Oued mais cette fois ci avec de l'eau.
La remontée des gorges se fait sous le froid et la pluie on rejoint KENIFRA en passant par une piste de montagne qui traverse en partie les montagnes du massif de l'Atlas avec passage d'un col à 3000 mètres les paysages son superbes et la piste en bon état mais l'hiver cela doit être une autre histoire !!
Le lendemain on arrive à CASABLANCA on s'arrête pour passer la nuit au camping situé pas Loin du centre ville et visite de la KASBA la nuit.
Au camping quelqu'un me dit avoir discuté la veille avec une paire de touristes qui attendait leur visa pour traverser la Mauritanie …… sur un Oural touriste étrange coïncidence non.
J'apprendrai à mon retour qu'ils sont descendus jusqu'au Sénégal et ont fait rapatrier le side par cargo jusqu'en France.
Le lendemain retour à RABAT par le bord de mer, déchargement de la voiture, rangement et chargement du side sur la remorque.
Tagine, vin et anecdote sont au menu de notre dernière soirée au Maroc et après une courte nuit c'est déjà le retour.
Au total pour le side-car c'est plus de 2600 Km parcouru dont 1280Km de piste.

TRANSPORT

FRANCE ET ESPAGNE

Pour le trajet en France et en Espagne on a utilisé deux possibilités ;
" La première à l'aller par autoroute payante en passant par Barcelone, Valence, Murcie, Grenade, Malaga et Algeciras.
Coût 57 euros pour 1460km.

" La deuxième au retour par voie rapide gratuite en passant par Algeciras, Malaga, Jaén, Madrid, Saragosse, Lérida et Andorre. (La partie Saragosse/Lérida/Andorre/perpignan et en route à 2X1 voies), ce trajet est un peu plus long en kilomètre et en temps, mais on ne paye que la partie d'autoroute en France (Perpignan/Lunel soit 12 euros) et on passe à proximité d'Andorre ou le prix des carburants et très attractifs.
Coût 12 euros pour 1587km.

TRAVERSEE BATEAU

Plusieurs possibilités de traversées sont possibles nous avons opté pour :
(Une voiture avec remorque et 3 personnes)
Aller Algeciras/Ceuta 50 minutes pour 197 euros
Retour Tanger/Algeciras 50 minutes pour 150 euros

 

Un conseil au port ne pas s'affoler, les départs sont fréquents (environ toute les heures) de plus tous les rabatteurs des agences vous tombent dessus comme des mouches, alors prenez votre temps, garez vous et allez faire un le tour des agences qui on leurs comptoirs regroupés sous le même hall. Il faut savoir que l'achat auprès d'un transporteur ne vous oblige pas à prendre impérativement les bateaux de celui-ci.

On vous propose souvent au départ l'achat d'un aller retour (10% de réduction sur le retour) mais en cas de problème pas de remboursement possible. Aussi ne sachant pas réellement notre lieu d'embarquement pour le retour et surtout ne connaissant pas le niveau des problèmes que nous allions rencontrer sur les pistes nous avons pris que l'aller en Espagne.
O bonne surprise le coût du transport retour depuis le Maroc est moins chère.
Les bateaux que nous avons pris étaient dans un état moyen mais propre, les deux proposaient un Duty free et de la bière fraîche !

ROUTES ET PISTES AU MAROC

Les autoroutes et routes asphaltées sont en bon état même en montagne.
Une autoroute payante nous a amené jusqu'à rabat pour 106 dirhams (10,60€).Elle continue jusqu'aux proches environs de Marrakech.
Attention, la police marocaine surveille votre vitesse et pour cela, elle a été dotée d'un nombre important de radars et elle les utilise sans modération, dans n'importe quelles positions même au milieu de la chaussée ! Pareil tant sur autoroute où cela peu se concevoir que sur route. En plus des policiers et gendarmes au milieu de la chaussée attention aux piétons, mobylettes, moutons, chèvres etc. !!!!!
Les autochtones oublient souvent la signalisation routière et sa signification. Gare aux têtes à têtes avec cars camions, taxis et autres, surtout aux alentours des grandes agglomérations. Seuls les dos d'âne, les nids de poule et la maréchaussée font ralentir les marocains !

Le Maroc a une importante superficie montagneuse alors les pistes sont majoritairement caillouteuses et cassantes, il faut allez très au sud pour rencontrer des pistes sableuses et roulantes. Il nous est apparu difficile de s'y perdre réellement. On s'y est égaré mais sans conséquence, on a toujours trouvé un berger ou un gamin en bicyclette ou mobylette qui nous a remis dans la bonne direction. La seule vraie difficulté c'est en cas de casse du véhicule !!!

TAXIS ET BUS

En ville nous avons dès que possible utilisé les " petits taxis "qui sont équipés de compteurs (pas de discussion) et les bus. Ces modes de transports sont très utilisés par les marocains et proposent des tarifs qui sont raisonnables.
Il existe aussi des liaisons ferroviaires et routières entres les grandes villes ainsi que des taxi collectifs mais nous n'avons pas eu à les utiliser.

Prix des carburants :

Espagne : gasoil 0,95€/litre - SP95 1,07€/litre
Ceuta : gasoil 0,74€/litre - SP95 0,78€/litre
Andorre : gasoil 0,83€/litre - SP95 0,93€/litre
Maroc : Il existe deux sortes de gasoil le 350 à 7,00dhs/litre et le gasoil norme internationale à 8,5dhs /litre - SP95 10,4dhs/litre.

On trouve du SP95 dans toutes les grandes villes mais pas toujours dans les bleds de campagne. Idem pour le paiement par carte dans les grandes villes pas de souci alors que dans les bleds souvent un panneau carte bancaire mais pas d'appareil. En cas de pépins ils acceptent l'euros cela nous est arrivé à plusieurs reprises.
Attention à l'utilisation du gasoil 350 ça fume dur et à longue le filtre à gasoil s'encrasse, on en a changé deux sur l'auto.

HEBERGEMENT

Sur la totalité du voyage nous avons passé 2 nuits chez des amis à Rabat, 4 nuits dans des campings et le reste soit 15 nuits en camping sauvage.

Pour le trajet en Espagne un conseil pour bivouaquer sortez des autoroutes, les aires de repos y sont rares, sales, dépourvues de sanitaires et pas très accueillantes. Au Maroc il est possible de faire du camping sauvage pratiquement n'importe où sans problème Si vous aimez la tranquillité, évitez la proximité des villages surtout pendant les périodes de ramadan où les gens vivent la nuit. Les campings sont en nombre important surtout sur les axes touristiques même sur les pistes, ils vous proposent aussi des lits à l'intérieur et quelques fois sous tentes. Les petits hôtels ont parfois quelques emplacements pour dépanner les campeurs, il ne faut pas hésiter à demander.
Comme nous n'avons pas abusé du camping payant voici les adresses des quatres, les tarifs indiqués sont pour ; une nuit, 3 personnes, une tente, une auto et le side-car.

NdW : c'est pour éviter la contamination par oiseau mort que cette image a été floutée.

CAMPING INTERNATIONAL DE FES

Apparemment le seul de la ville, il est situé à côté du complexe sportif, à environ 8km de la Médina (vieille ville). Il est très calme du fait de son éloignement de la ville. Les sanitaires sont abondants et très propres, les douches chaudes et le branchement électrique sont compris dans le tarif. Pour aller à la médina je vous conseille de laisser votre véhicule et de prendre un " Petit Taxi " Tarif 180 dhs

CAMPING DE ZAGORA

Il y a beaucoup de camping et je ne me rappelle pas de son nom, il est à environ 15 minute à pied de la ville, pour s'y rendre il faut traverser l'oued Draa, suivre la route environ 800m et prendre à droite (sans le traverser) le long d'un canal sans eau, le camping est à 200m dans la palmeraie, à proximité de la zone d'hôtels touristiques. Il n'est pas très grand, mais le coin est très sympa on est en plein dans les palmiers à l'ombre et à l'abri du vent. Les sanitaires sont rustiques mais très propres, par contre la douche chaude et le branchement électrique sont payants (5dhs la douche et 10dhs l'électricité) Tarif 60dhs

CAMPING LA GAZELLE DU DADES

C'est surtout un hôtel restaurant. Il dispose d'un petit terrain qui fait office de camping en face le long de l'oued, les sanitaires avec eau chaude sont sur la terrasse de l'hôtel. Tarifs : camping 45dhs. Tajine, eau, thé dans un salon typique avec feu de cheminée et musique berbère le tout pour 3 personnes 90dhs !!
Avant de partir le patron nous a fait visiter l'hôtel, et bien il est superbe avec des teintures murales et des superbes tapis, les tarifs sont vraiment
corrects, le prix d'une chambre avec petit dejeuner pour 2 ou 3 personnes varie de 80 à 125dhs en fonction de l'exposition, on peut aussi dormir sur la terrasse quand il fait beau ou bien dans le salon avec un jolie feu de cheminée pour 25dhs/pers

PARC DE CAMPING INTERNATIONAL " OASIS " A CASABLANCA

Pour un séjour a moindre frais dans la plus grande ville du Maroc c'est l'idéal, situé avenue OMAR EL KHAYAM quartier Beau séjour pas très loin du centre. Les sanitaires sont très propres, les douches sont payantes ainsi que les branchements électriques. Le camping dispose de quelques bungalows que l'on peut louer mais je ne connais pas les tarifs Le principal inconvénient est le bruit du fait de sa situation, mais il a aussi l'avantage d'être entouré de petites échoppes où on trouve de la viande, des fruits et légumes et produits laitiers frais, etc... Tarifs 70dhs

Dans tous les camping nous n'avons eu aucun problème et avons toujours été très bien accueillis avec peut être une petite préférence pour ceux du DADES et de ZAGORA.

VIE COURANTE

CHANGE

La monnaie marocaine est le Dirhams, au moment où nous y étions le taux de change était de 10,7 Dirhams pour 1 Euros soit à peut prés dix pour un ce qui facilite le calcul mental. Exemple : 1 Euros = 10 Dirhams / 10 Euros = 100 Dirhams etc... Dans la pratique : une galette (pain) coûte 1dhs soit 0,10 Euros. Dans notre récit les tarifs que nous indiquons sont soit en euros soit en dirhams, à vous de faire la conversion.

LE PRIX DES PRINCIPALES DENREES

Avant de partir nous avions fait le plein de provision, surtout de la charcuterie sous vide en tout genre car nous n'avions qu'une petite glacière de camping. Si l'on veut manger à l'Européenne il existe dans les principales villes des super marchés et des boulangeries où on trouve " tout comme chez nous " mais attention la douloureuse, pour notre part nous allions faire nos courses dans les échoppes locales, les prix y sont raisonnables et on trouve pratiquement de tout, nous y avons acheté les fruits et les légumes, l'eau et un peu d'épicerie. La viande sur place n'est pas rare, on y trouve essentiellement du poulet, du mouton, du dromadaire et parfois du bœuf, mais elle est conservée dans des conditions d'hygiènes douteuses, surtout dans le sud. Dans les grandes villes les conditions de conservation sont apparemment meilleures et le débit plus important. Si vous voulez du pain frais, allez à la boulangerie mais méfiez-vous des horaires d'ouvertures, de plus elles sont souvent situées dans des petites rues assez difficiles d'accès, mieux vaut demander son chemin pour éviter de perdre son temps. De toute façon les épiciers en ont presque toujours. En bord de mer on trouve aussi beaucoup de poissons que l'on peut acheter directement aux pécheurs. Voici quelques exemples de tarifs pour des produits que nous avons achetés couramment; Compter entre 4 et 6dhs le kg de tomates, concombres, patates…… Pain 0,15dhs, eau 5dhs, viande bœuf 110dhs/kg. On peut aussi casser la croûte dans les gargottes, compter de 3à 5dhs le thé ou café, 5dhs le coca, 30dhs le tajine ou couscous.

MOTO ET MECANIQUE

LE SIDE CAR

C'est un OURAL RANGER acheté en janvier 2005 et qui le jour du départ totalisait 3660km au compteur, donc quasiment neuf.

Avant de partir, je me suis renseigné auprès de mon concessionnaire et de possesseurs d'Oural sur les points particuliers à surveiller, et il s'avère que malgré les nombreuses modifications apportées au moteur sur ces nouveaux modèles que le refroidissement était le point à surveiller plus particulièrement. C'est en partie pour cette raison que j'ai voulu ménager le side, et que je l'ai mis sur une remorque jusqu'au Maroc.
A part une révision complète, j'ai fais quelques modifications que je vais détailler dans ce compte rendu, j'y relaterai les problèmes que j'ai eu ainsi que les modifications et améliorations à apporter selon moi.

LE MOTEUR

Le moteur étant l'organe le plus important mon attention y a été toute particulière.
Ce que j'ai fait : réglage des culbuteurs, vidange du moteur avec une huile de grade 15w50, changement du filtre air pour un de marque JR FILTERS lavable, mise en place d'un carter d'huile grande contenance et de caches culbuteurs avec un traitement " déperdition de chaleur ".
Le carter d'huile grande contenance étant plus haut de quelques centimètres il était indispensable de le protéger par un sabot. Le plus gros travail a été d'en fabriquer un qui soit assez solide pour résister aux cailloux aux chocs de tous genres.
Celui que j'ai fait et en fer plat de 8mm d'épaisseur et 35mm de largeur recouvert d'une plaque en alu de 3 mm.
Il est composé de deux U pliés à la plieuse et fixé aux supports du moteur, une fois mis en place, je les ai reliés entre eux avec deux morceaux du même fer plat que j'ai soudé. J'ai prolongé l'armature vers l'avant de sorte que cela fasse un sabot et j'ai couvert le tout avec la plaque en alu que j'ai fixée avec des écrous à têtes fraisés de sorte que je puisse la démonter facilement pour avoir l'accès au bouchon de vidange moteur.
Après utilisation souvent dans des conditions sévères et notamment lors du franchissement d'un col, je suis assez satisfait de cette solution, le sabot a fait son rôle de protection du carter d'huile, la seule modification que je ferais consistera à mettre une plaque en alu plus épaisse, car celle d'origine a beaucoup souffert et était un peu juste en épaisseur.

De faire un sabot moteur n'est pas évident, celui que j'ai réalisé m'a demandé beaucoup de temps mais en contrepartie pas beaucoup d'argent (environ 20 euros), il n'est certes pas parfait, mais pour ce genre de raid il est INDISPENSSABLE D'EN ADAPTER UN sous peine de casse du carter.
Les problèmes que j'ai eu sont des fuites d'huiles aux caches culbuteurs et au niveau du joint à lèvre de l'alternateur ainsi qu'à la sortie du reniflard (le coude en plastique a fondu). Toutes ces fuites sont apparues après le passage sur prés de 20km d'une zone de sable très molle sous une forte chaleur.

LA BOITE DE VITESSE

Elle est toujours aussi dure qu'au départ et je ne trouve le point mort qu'en étant en deuxième, je n'ai eu qu'un problème, et si un d'entre vous peut me dire ce qu'il en pense j'en serais ravi.
Le problème : J'ai dû me servir du kick pour la démarrer car le relais de démarreur était HS, et j'ai remarqué que celui ci descendait dans le vide sans aucune résistance et sans entraîner quoi que ce soit, pour remédier à ça il suffisait que je pousse le side sur quelques centimètres pour que le kick fonctionne normalement ! ! Depuis ce problème revient occasionnellement.
Au niveau du maniement de la boite attention lors du passage des vitesses surtout sur la piste, le side à cause du revêtement (sable, cailloux, etc.) est freiné par celui ci, et on a tendance à faire craquer les vitesses, il faut en tenir compte.
L'embrayage ne m'a posé aucun souci, dans les parties difficiles je suis passé partout en restant en première.
Dans certains passages délicats il m'a fallu faire "cirer" l'embrayage et on sentait une petite odeur de brûlé, dans ces cas l'on s'arrête, on boit un coup et c'est tout bon.

LE PONT

Avant de partir, j'ai fait la vidange et changé les deux joints à lèvres du pont à cause de fuites d'huiles, ils ont été remplacés par des joints autres que ceux d'origines, et depuis plus de fuites.
J'au aussi mis un filtre à la mise à l'air libre pour éviter que le sable et les poussières ne pénètrent dans le pont.

PARTIE CYCLE

C'est du solide, je n'ai pas eu de problème avec le cadre, aucune soudure ne s'est défaite et je n'ai même pas eu à resserrer les fixations du side.
Pour lester le side j'ai solidement fixé 3 jerrycans de 20 litres chacun à la place du siége, la place des pieds me servant de réserve de pièces et des caisses à outils.
Comme modification je me suis contenté de monter une attache au cas où je devais être remorqué, enlevé les rétros pour en monter un du style vélo coté gauche et adapté les clignotants de la moto pour qu'ils ne soient plus rigides.
Coté fourche, là aussi pas de problème particulier et la barre qui était prévue pour augmenter la rigidité du garde boue avant se montre d'une très grande utilité en cas de plantage dans le sable " celle de l'arrière aussi ".
Par contre les amortisseurs d'origine n'ont pas tenus bien longtemps, ils n'ont pas fuis, mais se sont mis à talonner très vite et ceci malgré leurs réglages sur la position la plus haute " la plus comprimée ".
Cela n'est pas très gênant pour celui du side, mais sur piste les claquements des amortisseurs arrière à chaque franchissement d'un trou ou d'un nid de poule me faisaient mal au ventre !!! A l'avant aussi on a vite fait de talonner mais plus à cause des freinages d'urgences qu'à cause du mauvais état de la piste et comme le freinage se détériore à cause de la poussière et du sable accumulé dans les tambours au fur et à mesure des kilom
ètres de piste, il faut redoubler d'attention, surtout quand on reprend la route.
Arrivé à Rabat le freinage était pratiquement inexistant.
Le remède le plus économique serait de monter des ressorts plus durs et encore !!!
Pour les roues, à par quelques rayons desserrés aucun problème particulier.
Quant aux pneus je suis parti avec ceux d'origine, c'est-à-dire un de route à l'avant et les deux autres plus la roue de secours montées en tout terrain, ils avaient une usure d'environ 70%.
J'avais acheté des chambres à air renforcées mais par faute de temps je n'ai pas pu les monter, j'ai aussi récupéré un pneu tout terrain " d'origine " en état moyen, cela me faisait donc 2 pneus et 2 chambres à air de secours. Je n'ai pas eu à m'en servir.
A la fin de la ballade le pneu du side et celui de la roue arrière étaient HS et ils avaient tournés d'environ 2cm sur leur jante, c'est du certainement à la pression que j'ai mis dans les pneus, elle était de 1,2 bars sur piste pour les 3 pneus et je descendais à 0,6 bars pour les pneus du side et de l'arrière dans les passages de sable. Avec ces pressions, le side était plus confortable et plus agréable à conduire et je n'ai eu qu'un ensablement sérieux, du à une grossière erreur de ma part.
Surtout ne pas oublier de regonfler après les zones de sable !!
Pour les pneus je conseillerais de monter à l'avant un tout terrain comme les autres, surtout pour l'adhérence au freinage sur piste, quant aux chambres à air j'ai pu constater lorsque j'ai changé les pneus qu'elles étaient solides, presque aussi épaisses que des renforcés et le seul souci que j'ai rencontré était leurs porosités, mais je le savais depuis le début.
La position de conduite et le confort auraient été améliorés je le pense en montant une selle biplace, avec la selle du type " tracteur agricole " on a tendance à glisser sur les cotés et on a surtout mal au postérieur. Attention aussi à la qualité du caoutchouc russe, il a tendance à déteindre sur le pantalon alors évité les tenues claires.
Il serait aussi intéressant de remonter les deux pots d'échappement, afin qu'ils soient à l'abri des projections de cailloux, on y gagnerait aussi en garde au sol.

LE CARBURANT

En autonomie de carburant j'avais les 19L du réservoir, le jerrycan d'origine de 10L fixé à l'avant et 3 jerrycans de 20L chacun fixé dans le panier soit 99L de carburant, de quoi faire environ 700 km. C'est un peu trop, 2 jerrycans de 20L et le réservoir aurait fait l'affaire.

(Voyage, reportage et photos : Pierre, Luis et Dominique) contact : lapjouvwanadoo.fr

fond de page : http://www.fotoplanete.com/photos-de-voyages/maroc.htm

 

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