Des side-cars au château |
Près d'une centaine d'engins se sont retrouvés à Wingen-sur-Moder.(Photo DNA) |
C'est un insolite cortège, un long convoi de side-cars qui a récemment englouti des kilomètres d'asphalte sur les routes secondaires des Vosges du Nord. Pas moins de quatre-vingt-dix engins se sont retrouvés le temps d'un week-end à Wingen-sur-Moder.
C'est au château du Hochberg à Wingen-sur-Moder, ancienne propriété construite en 1863, qu'a eu lieu l'assemblée générale de l'Amicale de France Dniepr-Oural.
Cette association, créée en 1989 sur l'initiative de Maurice Luault (décédé au mois d'avril dernier à l'âge de 80 ans) a pour but le regroupement des amateurs et possesseurs de motos russes, en l'occurrence des motocyclettes attelées (ou side-car).
Qu'ils soient de marque Oural, Dniepr, MZ, Jawa ou même Chang-Jiang, tous ces modèles sont des copies de la BMW FR71 dont l'Allemagne nazie se dotait dans sa course à l'armement d'avant-guerre. Ces motocyclettes attelées étaient en effet facile à produire, peu chères à entretenir, douées sur tous les terrains et d'une grande utilité pour les armées d'alors. Leur mobilité et leur facilité de portage (personnel, armement, approvisionnement) ne tarda pas à susciter des convoitises, notamment de la part de son voisin, le géant soviétique, al ors bien mal équipé en moyens de transport légers et qui voyait avec inquiétude la militarisation croissante de l'Allemagne ainsi que ses appétits de conquêtes.
Aussi, en 1939, dans le plus grand secret et par le biais d'intermédiaires suédois, les Russes acquirent plusieurs attelages et procédèrent à un « reverse engineering ». Autrement dit, ils les démontèrent pour copier les éléments et les reproduire à l'identique.
Chaîne d'entraide
L'amicale, dont le siège est à Tourville-la-Chapelle en Normandie, regroupe aujourd'hui 140 adhérents éclatés non seulement sur le territoire français mais aussi au Portugal, en Espagne, en Suisse, en Allemagne, en Belgique et même au Vietnam. Elle se veut le noyau d'une chaîne d'entraide entre les différents possesseurs de side-cars - car ce sont des machines très particulières avec des réseaux de ventes limitées (que 4 concessionnaires dans l'hexagone) - notamment pour trouver des pièces de rechanges par le biai s d'échanges internationaux.
« C'est la deuxième
fois en deux ans que nous venons ici car le château est l'une des rares structures
que nous connaissons qui peut accueillir autant de participants. Pour limiter
les problèmes d'intendance, nous avons volontairement limité cette rencontre
à moins de 100 personnes... », confiait Philippe Hittinger, le trésorier de
l'association.
Il y avait de très beaux modèles à voir pendant ce week-end au château du Hochberg
et beaucoup de monde, bon nombre de curieux, amateurs de mécanique ou tout simplement
de rencontres insolites, sont venus admirer ces belles machines presque... hors
du temps.
C. S.
© Dernières Nouvelles D'alsace, Vendredi 15 Octobre 2004.. Tous droits de reproduction réservés