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Ce récit est celui d'un voyage à l'Usine d'Irbit réalisé par l'équipe de Irbit MotorWorks of America. C'est bien aimablement que Gary "it's a Ural" Kelsey m'a autorisé à en utiliser une traduction sur notre site. L'original peut être consulté ici http://sentinel.phpwebhosting.com/ avec les photos d'origine !
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IRBIT 2003 Une visite à l'Usine de Motocyclettes d'Irbit un récit de Dave Somers Juin 2003 "Hé
! et moi alors ! moi aussi je veux y aller !"
Je
me sentais un peu stupide, je savais bien que cela était enfantin
et présomptueux, mais depuis l'achat de mon premier OURAL Tourist
en 1998 je rèvais de visiter l'Usine d'Irbit.
En
partie pour avoir vu les vidéos promotionnelles produites par
Ural-America, une usine fabriquant des motos que tout le monde prend
pour des anciennes admirablement restaurées, une usine dont
on dit qu'elle emploie de vieux outillages envoyés par les
états-unis pour aider les alliés Russes durant la seconde
guerre mondiale ! L'autre raison étant le désir de rencontrer
ce peuple et voir cette terre - La Russie.
Gary Kelsey m'a écouté à l'autre extrémité de la ligne. "je verrai avec Ilya". "Oh bon sang, je dois en être" pensais-je. J'aurais voulu prier et pleurnicher et peut-être l'ais-je fais, mais je n'avais qu'une idée en tête, y aller. Le voyage était prévu afin de visiter la fabrique et inspecter les nouvelles motos prêtes à être expédiées vers les USA et l'Irbit Motorworks of America. Mais en quoi pourrais-je apporter ma contribution ? Je sais utiliser une clé correctement, mais fichtre, Ilya, je suis biologiste, pas ingénieur ! Et si je prenais des photos ! Certainement que tous les autres participants à ce voyage allaient être bien occupés, et ne serait-il pas génial de ramener à la maison de nouvelles photos et vidéos à partager avec les autres fondus ? L'appel est venu de Gary - "Ilya dit que c'est OK. Ca te coûtera le voyage en avion plus quelques frais". j'en suis ! Ne reste plus qu'à annoncer la bonne nouvelle à ma douce moitié, gardienne des cordons de la bourse et Grande Maitresse de la Carte Visa...
Vol 602 d'Aeroflot direct de Seattle à Moscou - tout que je puis dire est qu'on ne pourrait utiliser des sièges plus étroits, ou bien les serrer plus sans employer un chausse-pied géant. C'est peut-être correct pour Fredda Cole ( Pilote de l'écurie Siberian Speed Team, détentrice de plusieurs records du monde sur OURAL. Elle mesure 4 pieds 6 pouces, soit 1,37 m. - ndt ) mais pour ceux d'entre-nous qui utilisent deux amortisseur en caoutchouc sous les sièges des bécanes ça n'est pas ça ! Cependant, le plaisir d'être en route pour la Russie et Irbit rend la situation supportable. La nourriture est un niveau au-dessus de celle des vols nationaux, et la bière russe est bonne et fraîche. Nous sommes réceptionnés à l'aéroport par Ilya et un fourgon. Lors du trajet de l'aéroport de Moscou, vers le centre, à notre hôtel, nous sommes frappés par l'activité et la quantité de panneaux publicitaires. Des petits magasins bordent la route principale. Aucun Wal-Mart's mais un IKEA. Le trafic semble intense pour une soirée de samedi, et plus nous approchons du centre ville, plus il est évident que la population Moscovite est bien éveillée. Je dois admettre qu'à la première impression Moscou semble quand-même un peu daté et délabré. Beaucoup de styles architecturaux mélangés, le vieux et le nouveau. Pas étonnant puisque toute la ville a été presque rasée par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. L'histoire de la défense de Moscou est une des plus grandes histoires de guerre de tous temps.
J'aimerais y retourner, il y a ici tant d'Histoire , un remarquable agencement, et la ville et le pays sont toujours dans les remous consécutifs à la chute du gouvernement soviétique. Ca ne ressemble vraiment à aucun autre endroit d'Europe que j'ai déjà visité.
On nous a dit que nous serions interviewés par "Moto-Magazine" dés notre arrivée à Moscou. "Moto-magazine" est le plus grand magazine motocycliste de Russie, et est comparable à "Motorcyclist" aux États-Unis. Après quelques heures de sommeil et un petit déjeuner à l'hôtel, nous nous dirigeons vers un des nombreux bars de l'hôtel pour rencontrer notre intervieweur... Julia est une plaisante surprise. Jolie étudiante diplômée de l'université de Moscou, elle nous interroge sur cassette jusqu'à l'arrivée de Maxim... ' Julia (à droite) est une étudiante diplômée en journalisme travaillant pour Moto-Magazine. Feodor et Tanya (gauche et centre) sont des propriétaires d'OURAL vivant à Moscou, et qui maintiennent le site internet oppozit.ru. Ils forment un couple merveilleux et partagent avec nous les photographies de leurs voyages en camping. Cela ressemble vraiment à nos propres rassemblements de propriétaires d'OURAL aux états-unis et dans le Pacific Northwest ( Nord-Ouest des USA, sur le littoral Pacifique - ndt ).
Déjeuner
à Moscou
IRBIT
Notre vol de 1 heure du matin jusqu'à Ekaterinaburg est sans problème. Le trajet de cette cité proche jusqu'à Irbit est également, d'une certaine manière, sans problème. Pas de problème majeur tel qu'accident ou imprévu ou n'importe quoi de semblable, - mais sans problème comme peut l'être un trajet en Mig.... Nous ne sommespas pressés, mais nos conducteurs le sont. Un trajet qui prend normalement quatre heures est fait en trois, et la rumeur dit que nos pilotes apprécient de le faire en deux ! J'ai un vague souvenir des champs et des grands pâturages, vastes laiteries, certaines actives, d'autres non, entremêlés avec des forêts variées et des hauteurs. Une belle et paisible campagne mais très différente de ma vision originale. Loin des lourdes montagnes rocailleuses de l'Oural avec la ville d'Irbit nichée dans une valée étroite. Ekaterinaburg, Irbit, et les autres villes et villages qui parsèment la campagne bordent la plaine Sibérienne à l'est des Monts Oural. C'est du moins ce qui se prétend - lors de notre trajet de retour vers Moscou, par train, une semaine plus tard, les Monts Oural seront obscurcis par les nuages et la pluie et leur présence se manifestnt uniquement à la peine des locomotives diesel ainsi qu'à la pluie qui tournera à la neige alors que nous nous dirigerons vers l'Ouest. Mais revenons au voyage à Irbit. Nous roulons pendant plusieurs heures sur deux voies, routes non balisées occupées par quelques voitures, quelques camions, et parfois quelques vaches. Soudain, roulant vers nous, apparaît un attelage OURAL ! Comme un signal de notre arrivée aux limites de ville d'Irbit!
Limites
de la ville d'Irbit - la ville a été fondée en
1631.
D'une certaine manière, celà donne un peu le sentiment d'être à la maison. Les routes sont encombrées, mais sans bouchon. Sur la route, après chaque paire de voitures apparaît une OURAL ou deux ou trois. Des attelages "Sidecars" ou "Caisses" partout ! avec le bruit caractéristique des moteurs 650 et de leur distribution cliquetante. Cependant, ce ne sont clairement pas des véhicules de loisir. Des caisses emplies de bois, béton, ou toute autre substance non identifiable, avec un éventuel passager derrière le conducteur. Le père et la mère sur la moto et les gosses dans le sidecar. Le père sur la moto, le chien dans le sidecar. La mère sur la moto, le père dans le sidecar. Toutes les combinaisons imaginables !
Nous arrivons à notre "hôtel", en fait un appartement appartenant à l'Usine dans un immeubles des années 60.
Après une heure ou deux de repos, nous partons pour l'Usine IMZ, mais d'abord un déjeuner. Nos chauffeurs nous emmènnt pour un court trajet jusqu'à un petit restaurant. Je réalise alors que la Russie est un endroit difficile où voyager pour un promeneur inexpérimenté. A l'extérieur il y a effectivement peu d'indication signalant la présence d'un restaurant, du moins si vous ne savez lire le Russe en Cyrillique. Nous sommes conduits à une petite salle à l'arrière du lieu. Ceci s'avèrera être notre lieu de restauration pour toute la semaine. Bonne nourriture - vous avez le choix entre porc, porc ou porc, accompagné de salade de tomates et concombres, ou bien de salade de patates , pois et des petits morceaux de viande - certainement du porc. Hônnètement, il y a aussi du boeuf, du poulet et du poisson au menu, mais d'une façon ou d'une autre on en revient toujours au porc. Ils n'y a pas de pizzas.
Puis retour à la voiture et, finalement, à l'Usine!
L'USINE
Nous descendons la route principale durant 5 minutes, passons le marché en plein air et nous engageons dans la rue qui mène à l'Usine. Il y a cette caractéristique statue de quelque chose dans la cour de l'entrée principale et des petits panneaux d'affichage exposant les modèles OURAL depuis le commencement. Nous avons du mal à le réaliser, mais nous sommes bien à l'Usine de Motocyclettes d'Irbit !
C'est durant un changement d'équipes, mais nous avons commencé notre excursion dans le bâtiment le plus proche des bureaux. Notre interprète, Anatoly Vaganov, s'avére être un camarade gai, et très bon interprète, bien que parfois Ilya signifie qu'il a du mal à discerner le sérieux de la plaisanterie. Nous comprenons rapidement qu'il est souvent difficile de traduire notre humour, et que la meilleure manière d'exprimer des idées est de parler simplement et lentement. Dés le second jour, nous parlerons nous-mêmes ainsi : "B-o-n-j-o-u-r- G-a-r-y..."
Alors que nous traversons l'Usine il nous apparait clairement à quel point elle est grande, immense. Rangées sur rangées de machines emplissent les grands batiments. La majeure partie de l'équipement semble assez vieille, mais tout est propre et bien huilé, et beaucoup de machines ont été repeintes fraichement d'une belle couleur vert clair. Anatoly explique que l'Usine a été sensiblement "concentrée" depuis la dernière fois où elle a été visitée par Tom Lynott en 1996. La disposition originale couvrait plus de 200 acres ( l'acre fait 4046,85642 m2 - ndt ), et comprenait une grande centrale à pétrole qui fournissait l'énergie non seulement à l'Usine, mais aussi à une grande partie de la ville. La centrale a été vendue à une compagnie privée et dessert toujours l'Usine et la ville. La vieille Usine a également contenu une fonderie, une ligne d'emboutissage, un service de menuiserie, les laboratoires d'essai, les ateliers de construction mécanique, l'immense service de peinture et des logements pour les ouvriers. Le bâtiment de brasserie où logeait l'Usine originale abrite maintenant le musée et les laboratoires d'essai.
Pour moi, n'est pas encore clair à quel point l'Usine est grande jusqu'à ce que nous entrions dans le service de peinture. Le vieil atelier abrite les lignes originelles de peinture - il y en a 8. Ces chaînes sont immenses, s'étirent vers l'intérieur brumeux du bâtiment et s'allongent sur environ 150 mètres de longueur. La capacité opérationnelle devient évidente - L'Usine était conçue pour produire 600 motos et sidecars pendant chacune des trois équipes quotidiennes - 1800 OURAL par jour ! Gasp ! En production maximale, l'Usine sortait près de 380.000 motos par an. C'est hallucinant.
Durant l'hiver 2000, l'Usine a été fermée pour une opération de restructuration. Ceux d'entre-nous qui avaient déjà joint la famille OURAL se rappellent des rumeurs selon lesquelles l'Usine aurait pu ne pas rouvrir, et que tout était fini. Il s'avère que c'était bien près de la vérité. La centrale, la fonderie, la presse d'emboutissage, et d'autres bâtiments ont été vendus ou fermés. L'équipement a été déménagé dans 2 bâtiments et de nouvelles chaînes de production ont été installées. Les colossales lignes de peinture ont été arrêtées et partiellement démantelées pour réaliser une nouvelle ligne plus simple et de capacité moindre. Durant ce chambardement, Anatoly Vedel, responsable de la transformation, est venu dire à Ilya que ça n'était plus possible et qu'ils devaient fermer l'Usine. Ilya l'a encouragé à tenir bon, et Anatoly l'a fait. Durant l' été 2000, en dépit de toutes les difficultés, l'Usine a rouvert.
La partie la plus miraculeuse de cette restructuration est peut-être le changement de mentalité qui a dû intervenir dans les esprits des ouvriers et de la direction. Le défi de transformer une Méga-Usine de style Soviétique en une version réduite, viable, priorisant la qualité plutôt que la quantité, exige un changement de point de vue et un nouvel état d'esprit ainsi que l'obstination et de la persévérance Russes ! J'ai le plus grand respect et de l'admiration pour les nouveaux propriétaires, la direction, et les ouvriers qui ont accompli ceci et le perpétuent !
Aujourd'hui, l'Usine IMZ achète des pièces à la fonderie et à l'usine d'emboutissage. Les nouveaux propriétaires de ces équipements ont diversifié leurs produits pour approvisionner un marché beaucoup plus vaste.
La fonderie et l'emboutissage appartiennent maintenant à d'autres, mais produisent toujours des pièces pour l'IMZ.
Fonderie
LA NOUVELLE USINE
La
nouvelle Usine est tout de même énorme....
PEINTURE
Beaucoup des employés de l'Usine sont des femmes. Nous n'avons pas obtenu de chiffre précis, mais mon estimation est de 1/3 ou plus.
Sidecars
prèts pour la peinture de détail
ASSEMBLAGE DES MOTEURS
Les moteurs sont assemblés puis testés au banc. Un réservoir dOURAL fournit le carburant, les gaz d'échappement sont captés et évacués.
Assemblage
final Une fois les machines assemblées et inspectés, elles sont de nouveau testées sur des machines à rouleaux intégrées au sol de l'atelier.
LES GENS ET LA VILLE
Un
"percheron" au travail!
Les femmes grâce à qui tout fonctionne
La population est d'environ 40.000 personnes, moins que les 50000 d'il y a 10 ans. L'autre industrie principale de la ville est une verrerie.
L'Usine
vue de la ville. L'Usine employait environ 10.000 personnes - contre environ 1200 actuellement.
AU REVOIR
Nos hôtes nous avaient indiqué avoir prévu une prestation spéciale pour le dîner de notre dernier jour. Une sorte de pique-nique ou de barbecue... Le secret était bien gardé. En sortant du bureau principal, j'ai demandé à Masha et Marina si elles venaient.... Elles ont eu un petit rire et répondu non - elles avaient d'autres choses à faire... Après un autre trajet en Mig à travers la campagne, les fermes et les champs, avoir traversé une rivière sur ce qui a semblé être un assemblage de planches et de des palettes d'expédition, nous stoppons devant un grand corps de ferme bien conservé près d'un ancien lit de rivière à présent transformé en lac. Nous asommes accueillis à la porte par un homme jovial, le propriétaire du banya ( sauna russe - ndt ), ------, Il nous attends depuis 16 h., et nous sommes en retard de 4 heures... et d'une bouteille de cognac vide... Nous sommes conduits à l'intérieur et en quelques minutes, nous nous trouvons nus dans un sauna de 250 degrés ( il s'agit de ° Farenheit, pas loin de 110 °c - ndt ) fouettés avec les étranges branches d'arbre que nous avons apportées avec nous depuis Irbit... Je comprend alors pourquoi Masha et Marina n'étaient guère partantes pour cette activité... Sortis du sauna, revigorés à l'eau fraiche, nous passons à table pour le repas, la bière et la VODKA!
Après la nourriture et la boisson, retour dans le sauna ....hummm.... il semble que nous avons perdu quelques gars lors de ce round... Pas d'eau fraîche cette fois... mais hors du sauna, en bas d'une rampe très glissante ( ne demandez pas comment je le sais ) tout droit dans le lac ! Le lac est bien évidemment alimenté par la fonte des neiges des montagnes voisines de l'Oural. Le "choc thermique" est fortifiant, rendu plus particulièrement mémorable encore par une nouvelle flagellation avec les feuillages !
Encore de la nourriture, de la boisson et de la rigolade...
RETOUR VERS MOSCOU ET LA MAISON
Nous quitton Irbit le vendredi matin tôt - très tôt. Retour à Ekaterinaburg par "Jet Mig Audi" sous une pluie tenace. Nous rejoignons la principale gare ferroviaire, bondée de monde. Dmitri nous informe que nous avons largement le temps, et nous nous relaxons dans une salle d'attente hors de l'entrée principale de la gare. Après environ une heure de repos, Dmitri déboule dans la salle pour nous annoncer que nous n'avons plus que 10 minutes avant le départ du train pour Moscou ! Vous rappelez-vous la publicité avec OJ Simpson dans laquelle il se précipite dans l'aéroport ? Représentez-vous Gary Kelsey sautant les portillons et les barrières pour avoir la même image...
Ce voyage à Irbit fut pour nous une expérience régénérante. L'histoire de l'Usine de Moto d'Irbit est fascinante - Une histoire de 64 ans, les années d'expansion sous le régime Soviétique, l'ambition et l'accomplissement d'une Usine qui pouvait produire 1800 OURAL par jour, l'effondrement du système, l'évolution de l'ancien vers le nouveau pour s'ajuster aux réalités du marché. Le merveilleux personnel de l'Usine. La Fierté qu'incarne cette machine qui est une authentique ancienne, mais avec le désir de vivre et de continuer à évoluer dans le futur...
Nous espérons bien que ce voyage ne sera pas le dernier pour les amateurs d'OURAL ! Traduction : PhiZo |
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