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Les Allobroges 2010
Par Claude
Les Allobroges - 10ème édition
Bissy-la-Mâconnaise (71) du 10 au 12 juillet 2010
Amis amicalistes bonjour !
Je vais tenter de vous narrer les aventures de quelques irréductibles Gaulois, qui se réunissent régulièrement depuis 13 ans déjà...
Une réunion qui se veut modeste : pas de débordement, pas de viande saoule, pas de moto japonaise brûlée dans un feu de joie.... Même pas de buvette. C’est vous dire que l’ambiance reste soft, très bon enfant.
On se retrouve pour parler de nos voyages, de nos déboires, et de nos machines bien sûr. On échange sur la vie des autres clubs, des autres rassemblements et tout le monde a sa place. Qui n’a pas en effet déjà vécu un rassemblement, où personne ne lui adresse la parole, où tout le monde l'ignore, où l’on prend son petit déj’ assis sur une fourmilière, et où si l’on se perd pendant une rando-moto, personne ne s’en soucie ?
C’est justement ce qu’on essaie d’éviter pendant les Allobroges.
Pourquoi "Allobroges" pour commencer ?
Haaaa : là il va falloir faire appel à vos lointains souvenirs, lorsque vous étiez assis au fond de la classe, près du radiateur (c’est fou d’ailleurs le nombre de gens, quand on leur en parle, qui étaient près du radiateur.... A croire que les classes autrefois, c’était un HLM de bureaux scolaires, entassés autour du radiateur).
A cette époque donc, où vous n’aviez entendu parler de l’Oural et du Dniepr que sur les grandes cartes de Russie, vous écoutiez le maître vous raconter la vie de nos ancêtres les gaulois. Ils vivaient en tribus et l’une d’elle occupait la région qui bordait le Rhône, jusqu’à l’Isère. (Ha ben oui : là, pour suivre, va falloir aussi prendre un atlas où une carte Michelin).
C’était la tribu des Allobroges. Ils se déplaçaient à moto ( si !si ! la preuve : on a retrouvé des roues dans les tombes de leurs grands chefs), des motos avec 2 roues en bois, mais qui atteignaient déjà la puissance de 2 chevaux ! Sauf que là la place du pilote c’était dans le panier.
Bref ! Ces motards d’avant l'heure, connaissaient donc déjà les joies de conduire un attelage rustique, mouvementé, solide et tout-terrain. En fait, ils roulaient donc déjà sur les ancêtres de nos bon vieux side-cars. Et puis, n’oublions pas que les Gaulois sont venus de l’est de l’Europe, fuyant les invasions des véhicules Huns (les ancêtres, eux des motos japonaises actuelles....), et dont le constructeur principal était un certain Attila.
Alors, en souvenir de ces motards de l’Histoire, qui avaient vécu par chez moi, j’ai appelé ce rassemblement "les Allobroges". Voilà : c’était la séquence émotion de cet article.
Passons aux prémices de tout cela; lorsque ce rassemblement n’était qu’un embryon. Tout a commencé en l’an de grâce 1997, sur un oppidum du nord Isère, nommé Bilieu au bord d’un lac gavé de vestiges anciens, datant de l’âge du bronze....... ou du fer........ ou de l’aluminium, je sais plus.... 110 motos cette année-là. Beaucoup trop. Pas le temps de discuter avec tout le monde, trop de machines à garer.... Alors, autour du feu, en fumant le calumet de la pet (non, ce n’est pas une faute de frappe : c’est pour ça que ça se fait dehors.), les irréductibles à l’origine de ce rassemblement un peu victime de son succès, décidèrent de ne faire que peu de pub. Chacun avait à charge d’amener, de recruter, de rameuter ses copains, afin que l’ambiance reste bonne, et que chacun se connaisse. Aussi, depuis, les Allobroges n’accueille que 15 à 30 motos..... on est même descendu à 3, une année où il faisait une temps de chiottes.... (on rigole pas).
Le programme reste le même : randos motos, pour faire découvrir le coin, repas à base de bison et d’hydromel locaux, grosse pochette de dépliants touristiques, pour donner envie aux participants de revenir et une remise de prix toujours attendue avec angoisse : contrairement à d’autres, nous remettons des prix que personne ne souhaite (prix de la moto la plus sale, prix du manque de bol, prix du plus gros ronfleur,.... ), mais aussi des prix plus traditionnels comme le prix de la plus longue distance parcourue pour venir au rassemblement. Cette année, c’est notre ami Léo qui l’a obtenu, en venant toujours aussi courageusement, de Hollande, sur son side Oural.
Là, c'est la visite des... hic ! ...caves.
3 jours de rassemblement donc, dans une région connue pour ses vins... Alors, oui, bien sûr, nous avons visité une grande cave locale, à Chardonnay. Mais pas pour picoler, juste pour faire plaisir au caviste... et croyez-moi, on lui a fait très plaisir... Par contre je me souviens pas de tout, sauf du mal de cheveux en sortant... La fraîcheur du lieu sans doute : 18° au lieu des 38° à l’ombre à l’extérieur ! On s’est bien appliqué et on a goûté à tout ce qu’il nous a proposé... Et c’était bon !!
En reprenant le guidon après, j’avoue, j’ai trouvé la moto plus lourde que d’habitude, la chaleur sans doute. En tous cas, je peux vous dire que la DDE travaille drôlement vite là-bas : pendant la visite, ils avaient transformé la belle ligne droite en virages ! Ils sont forts quand même !!
La suite du programme concoctée par Philippe, notre G.O. du week-end, devait nous emmener à la roche de Solutré : là encore c’est grandiose. A ne manquer sous aucun prétexte.... Et c’est pourtant ce qu’on a fait. La pluie nous y a contraints. Dommage...
Le retour au "camping" s’est fait sans histoire. On a tous à peu près retrouvé la route. La mairie nous avait loué un barnum géant, en cas de pluie. Tout le monde s’est un peu avachi en arrivant. Nous avons pris des photos de Didier, écroulé dans l’herbe (mais si ! Didier c’est l’Amicaliste que vous avez vu à Gréoux, et qui roule avec un Oural 125 Virago : une rareté !),... là encore victime de la chaleur.
Ce qu’on apprécie dans ce type de rassemblement très familial, c’est que chacun peut prendre le temps de discuter avec tout le monde. Léo nous a forcé à revoir nos bases (........très lointaines) en anglais. Et c’était pas facile : avec mes restes, comment vouliez-vous lui expliquer que mes flotteurs de carbus se remplissent d’essence sur mon MT16, et que je dois leur faire un bain de résine époxy... Alors j’ai essayé : "my taylor is rich"....... Houais....c’était pas gagné.
La rando du dimanche nous a tous emmenés à Autun, ville que je ne connaissais que de nom, et qui vaut vraiment le détour. Là encore, l’accueil de la municipalité était exemplaire : un arrêté municipal nous réservait un parking complet,en plein centre ville, et les journalistes ainsi que l’adjoint au Maire nous y attendaient de pied ferme, tout sourire : là encore, Léo était la star.... La ville possède un quartier ancien superbe, des remparts incroyables, et une cathédrale archi-connue. Mais comme depuis le début, la chaleur nous poursuivait. Et l’envie de rouler reprend vite dans ces moments-là. Justement, la suite du parcours se faisait dans les bois. Un régal de fraîcheur bien apprécié. La suite de la rando nous a fait passer par Cluny, et plusieurs villages de pierres, superbes. La vitesse tranquille imposée (60 à 70km/h) laissait tout le loisir de s’en mettre plein les mirettes. Le paysage est un mélange étonnant de Morvan, de monts du Lyonnais et de Bretagne : ça nous changeait de nos montagnes du Jura et de la Chartreuse...
De retour au "camping", la remise des prix et des tee-shirts commandés débuta, suivie d’un apéro à base de rosé local pas piqué des vers..... c’est descendu tout seul ! Quand au barbecue annoncé, il a enfin pu avoir lieu, avec 3 tonnes de bois supplémentaires, 8 cartons de pizzas méticuleusement découpés, et ½ botte de foin en plus (j’avais acheté des barbecues "jetables" : c’est pratique et la pub disait vrai : on les a effectivement jetés très vite.... ). Bref : je vous déconseille ce genre de barbecue....
La soirée, grand classique, s’est déroulée autour d’une cafetière, réchauffés par le rosé et les neurones qui s’agitaient, pour retrouver quelques bribes d’anglais... En moins d’une demi-heure, les restes du repas étaient emballés, et la place était nickel... histoire de montrer à la mairie qu’ils pouvaient avoir confiance en nous. Bon : c’est vrai qu’au petit matin, on a pu constaté que les chats du coin avaient beaucoup joué avec les poubelles... mais on était pas à 1 heure de ramassage près : c’est les vacances après tout. Ça nous a donné aussi une idée : la prochaine fois, on fera du chat en barbecue. Pas de viande à acheter, on mange de la viande locale, pas de poubelle à ramasser le matin... en somme : tout bénef !
Les motos au départ.
Ça nous a fait plaisir de revoir tout le monde. On était pas très nombreux, c’est vrai, mais l’ambiance était bonne, les paysages superbes, la table accueillante,... tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. Les sides Oural ont discuté avec les Harley, les japonaises ont côtoyé les teutonnes,... pas de guerre de marques ou de cylindrées, mot d’ordre aux Allobroges depuis 13 ans.
Un grand merci encore à notre G.O., Philippe, qui même s’il n’a pas voulu nous suivre avec sa propre moto (il préférait sa voiture avec la clim, le torse nu, le bermudas et la glacière...) nous a accompagné chaque jour sur un trajet de son cru, a pallié d’innombrables pépins en tous genre et nous a gardé le rosé au frais....
Un très grand bravo à nos bénévoles (Véro, Flo et Thierry, Henri et Edwige, Didier, Georges et Catherine,....etc) sans qui rien ne serait possible.
Bravo aux mairies d’Autun et surtout de Bissy-la-Mâconnaise (71), qui nous ont accueillis avec beaucoup de confiance et de gentillesse... C’est suffisamment rare pour leur tirer officiellement notre chapeau... enfin : notre casque.
Merci à tous ceux qui nous ont rejoints sans nous connaître; j’espère qu’ils n’ont pas été déçus.
Merci à notre Pres’ et notre webmestre, qui nous ont permis de faire de la pub sur le site de l’amicale.
Merci au "Journal des Motards", qui nous a soutenus et envoyé plein d’abonnements découverte : l’esprit de ce journal correspond tout à fait à ce type de manifestation.
Les z'organisateurs
Très bon été à toutes et tous, en espérant vous revoir aux prochains rassemblements.
Restez prudents.

Texte & lucubrations : Claude Massat
Le tableau "Le Gaulois à cheval", par Fernand Anne PIESTRE, dit Cormon (1897) provient du site www.histoire-fr.com.
La carte des tribus gauloise a été prise sur http://lebanquetdesleuques.unblog.fr.
La reconstitution de la tombe de Vix (Marc TARASKOFF) provient du site http://antique.mrugala.net.
Tous ceux qui ont fait les colonies (de vacances, pas outre-mer) le savent, les "Allobroges" c'est aussi un chant de marche avec des gros godillots.
Une simple recherche sur Internet permet de retrouver l'histoire et le texte de cette scie entrainante et sympathique :
"Les Allobroges" est l'hymne national de la Savoie qui fut, pour la première fois, chanté à Chambéry en 1856. La liberté qui s'exprime à travers cet hymne évoque le refuge en Savoie des proscrits par le Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte (1851).
La musique est la musique militaire sarde du chef Consterno (1855), les paroles ont été rédigées par Joseph Dessaix.
A la différence de "La Marseillaise", cet hymne ne véhicule nulle haine. On n'y retrouvera pas davantage d'ostracisme ou de populisme : la Savoie, dans son hymne national, a su se soucier des nations voisines tout en mettant en avant les grandes idées de liberté, fraternité, amour et égalité.

Je te salue, ô terre hospitalière
Où le malheur trouva protection
D'un peuple libre arborant la bannière
Je vins fêter la constitution
Proscrite hélas ! J'ai dû quitter la France
Pour m'abriter sous un climat plus doux
Mais au foyer a relui l'espérance
Et maintenant et maintenant je suis fière de vous.

Refrain :
Allobroges vaillants ! dans vos vertes campagnes
Accordez-moi toujours asile et sûreté
Car j'aime à respirer l'air pur de vos montagnes:
Je suis la Liberté ! la Liberté !

Au cri d'appel des peuples en alarme,
J'ai répondu par un cri de réveil
Sourd à ma voix ces esclaves sans armes
Restèrent tous dans un profond sommeil
Relève-toi ma Pologne héroïque
Car pour t'aider je m'avance à grands pas,
Secoue enfin ton sommeil léthargique
Et je le veux, et je le veux, tu ne périras pas. (au refrain)

Un mot d'amour à la belle Italie
Alsaciens vers vous je reviendrai,
Un mot d'amour au peuple qui supplie,
Forte avec tous et je triompherai.
En attendant le jour de délivrance
Priant les dieux d'écarter leur courroux
Pour faire luire un rayon d'espérance
Bons Savoisiens, bons Savoisiens, je resterai vers vous. (au efrain)

Déjà j'ai fait, oh ! beau pays de France
Sur les sillons briller mon arc-en-ciel
J'ai déjà fait pour ton indépendance
Le premier pas pays béni du ciel,
Ecoute bien mes leçons salutaires,
En confiant en ta grande cité,
Réveille donc les grands mots de tes pères
Fraternité, fraternité, amour, égalité. (au refrain)

Chez les humains toujours je fais ma ronde;
Mon but unique est de tous les unir
J'espère bien faire le tour du monde
Et triompher dans un prompt avenir
Je veux raser ces murailles altières
Qui des tyrans abritent le courroux
Je veux bientôt tomber les frontières
La terre doit être libre pour tous. (au refrain)

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